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La Compagnie des Animaux
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Prevention et traitement des maladies des voies urinaires inferieures chez le chat (mviuf)
Prevention et traitement des maladies des voies urinaires inferieures chez le chat (mviuf)
Prevention et traitement des maladies des voies urinaires inferieures chez le chat (mviuf)
Introduction
Les voies urinaires « inférieures » chez le chat correspondant à la vessie et à l’urètre. Elles peuvent être le lieu d’atteintes et de dysfonctionnements divers. Ces maladies sont souvent appelées "syndrome urologique félin" (SUF) ou "maladies du bas appareil urinaire félin" (MBAUF), et plus récemment on utilise le terme de maladie des voies urinaires inférieures des félidés (MVUIF).
Ces maladies sont parfois la cause de complications graves, comme des rétentions urinaires, pouvant être à l’origine d’infections.
Quelles sont les maladies des voies urinaires inférieures chez le chat ?
Ce sont principalement des inflammations et des infections (comme les cystites), mais aussi des obstructions (par exemple lors urolithiases = calculs urinaires), des tumeurs (polypes urétraux ou vésicaux, tumeurs de la vessie…) et des malformations (vésicales ou urétrales)
Les plus courantes sont les cystites et les urolithiases :
Les cystites :
une cystite est une inflammation de la vessie. C'est une des atteintes des voies urinaires les plus courantes chez le chat.
Il existe différents types de cystites, dues à des causes différentes, comme une infection par exemple (même si chez le chat, les cystites bactériennes sont rares). Certaines cystites n’ont pas de cause identifiée, et seront donc qualifiées « d’idiopathiques » …
Les différents traitements de ces cystites comprennent le traitement de la cause identifiée - ou si elle ne l’est pas (dans le cas d’une cystite idiopathique) la gestion du stress (souvent un facteur aggravant), la mise en place d’une alimentation spécifique, favoriser l’augmentation de la prise de boisson, et parfois la prescription d’anti-inflammatoires.
Les calculs urinaires (urolithiases) :
Les calculs urinaires sont des petites « pierres » qui se forment dans l’urine à partir des minéraux qui s’y trouvent. Ces calculs peuvent boucher l’urètre empêchant l’élimination de l’urine.
L’urolithiase est la deuxième affection la plus fréquente parmi les maladies des voies urinaires inférieures du chat après la cystite idiopathique.
Les conséquences d’une telle obstruction sont parfois très graves (rupture des voies urinaires, insuffisance rénale aiguë). C’est une urgence médicale. Si l’on n’intervient pas suffisamment vite, l’insuffisance peut devenir chronique.
Quels sont les principaux facteurs de risque des maladies des voies urinaires inférieures du chat ?
Les facteurs favorisant les maladies des voies urinaires inférieures félines (MVUIF) sont multiples : parmi eux,
- le stress, très souvent causé par des changements d’habitude, des évènements perturbants ou des modifications de l'environnement de votre chat,
- la sédentarité,
- et l'obésité.
Une alimentation inadaptée, industrielle ou ménagère, trop riche en minéraux comme le magnésium et le phosphore, peut également contribuer à la création des cristaux urinaires.
La déshydratation, en raison d’une faible consommation d'eau et d’un régime alimentaire principalement en croquettes augmente ce risque.
Les infections urinaires fréquentes, les malformations anatomiques (comme un urètre très rétréci), ou encore des antécédents de calculs urinaires sont aussi des facteurs de risque.
Les chats mâles sont particulièrement sensibles aux maladies des voies urinaires en raison de la structure de leur urètre (étroitesse et petits replis).
Quels sont les symptômes clés des maladies des voies urinaires inférieures chez le chat ?
Il faut penser à une éventuelle maladie des voies inférieures urinaires si
- votre chat produit des mictions plus fréquentes et en petites quantités, à des endroits souvent inhabituels (canapé, lit, oreillers, coussins…)
- votre chat essaye d’uriner sans y parvenir, et reste en position sur la litière en vain
- votre chat émet des signes de stress et de douleur, est tendu ou s’enfuit après avoir essayé de faire ses besoins dans la litière
- Son urine est rosée (présence de sang)
- Son urine sent plus fort (présence de cétone, alcools, uréase…)
- Votre chat se lèche la zone uro-génitale ou l’abdomen plus fréquemment que d’habitude
- Des petits cristaux (urolithiase) sont visibles dans le poil au niveau de la zone uro-génitale
- Il perd l’appétit
- Il change de comportement et miaule fortement
Chez les mâles, souvent plus gravement atteints, une obstruction peut aussi se manifester sous forme de vomissements…
Quelles sont les méthodes diagnostiques permettant d’identifier une maladie des voies urinaires inférieures chez le chat ?
Outre les signes cliniques cités ci-dessus votre vétérinaire va utiliser un ensemble d’examens complémentaires pour déterminer quel est la (les) maladie(s) des voies urinaires inférieures félines (MVUIF) potentielle(s) : il est donc possible de faire appel à des analyses d'urine, et des examens d’imagerie comme une échographie, ou encore d'autres tests diagnostiques comme la radiographie.
Les analyses d’urine (aspect visible, odeur, densité et caractéristiques chimique) permettent de déterminer la valeur du PH urinaire (normal entre 6 et 7,5), la présence de cristaux, éventuellement de bactéries ou de cellules anormales (leucocytes…) et d’autres valeurs de paramètres comme la présence de protéines ou de glucose…attention, la concentration de l’urine varie beaucoup selon l’état d’hydratation, le régime alimentaire, et l’état de santé de l’animal (l’éventuelle prise de médicaments). Le « gold standard » (le protocole le plus recommandé) du prélèvement est la cystocenthèse, c’est-à-dire un prélèvement à la seringue directement dans la vessie au travers de l’abdomen, sous contrôle échographique, ou pas si le praticien est très expérimenté. Les résultats de cette analyse sur une bandelette test (comme pour l’humain) sont une première orientation à confirmer avec un analyseur automatique en raison de nombreux faux positifs possibles.
L’échographie abdominale est aujourd’hui couramment pratiquée (non invasive et plus performante que la radiologie)
Quelles sont les possibilités de traitement des maladies des voies urinaires inférieures félines (MVUIF) ?
Les traitements dépendent généralement de la cause identifiée.
Des médicaments antiinflammatoires et des antispasmodiques sont souvent prescrits, surtout en cas de douleur
Des antibiotiques sont plus rarement indiqués car l’incidence des infections bactériennes est plus faible (que chez le chien ou l’être humain par exemple)
De nombreux compléments alimentaires peuvent apporter une amélioration notable en diminuant le risque inflammatoire : ce sont des produits souvent à base de canneberge (Vaccinium macrocarpon), comme Dogteur confort urinaire bio et Dermoscent Uti Zen…
Le choix de l’aliment est également primordial : une alimentation mixte, à la fois humide (pâtée) et sèche (croquettes), est recommandée pour que votre chat ait à la fois un aliment préservant la bonne santé de l’appareil urinaire et avec un apport hydrique suffisant.
Comment prendre soin de l’appareil urinaire de votre chat sur le long terme ?
Gérer la santé urinaire de votre chat à long terme, c’est prendre les mesures de soins ci-dessus, adaptées à son cas mais aussi, prévenir leur apparition : comme par exemple en l'augmentant l'apport hydrique à disposition ou en adaptant l’alimentation pour qu’elle soit plus adaptée à ses caractéristiques ou de meilleure qualité.
Les points clés :
- Privilégiez une alimentation « vétérinaire » que votre vétérinaire aura conseillé selon les besoin de votre chat
- Favorisez la prise de boisson (fontaines à eau, aliment humide)
- Evitez le stress en adaptant au maximum son environnement pour qu’il tienne compte de ses besoins et de son caractère (envie de grimper et de se mettre en hauteur, coussins moelleux, plaids, endroits pour se cacher, plusieurs litières…)
- Sensibilisation: Éducation sur l'importance d'une détection précoce pour éviter les complications graves.
De nombreux facteurs favorisent le développement des MVUIF, parmi lesquels le stress, la déshydratation, le surpoids, le manque d'exercice et la sédentarité. Ces maladies sont également sujettes à la rechute. L'alimentation s'inscrit dans une stratégie multimodale visant à préserver la santé des voies urinaires chez les chats. (Proplan)