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La Compagnie des Animaux
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Les coliques du cheval
Les coliques du cheval
Les coliques constituent le syndrome (= ensemble de symptômes) le plus redouté chez les équidés, le plus grave, et qui représente une urgence dans la mesure où le pronostic vital peut être engagé si l’on ne réagit pas assez rapidement. C’est la 1ère cause de mortalité chez les chevaux.
Que sont les coliques chez le cheval ?
Un cheval en coliques est un cheval qui a mal au ventre, c’est tout, mais c’est déjà beaucoup. Le terme « coliques » signifie donc « douleur abdominale », sans présumer en rien de l’origine anatomique des coliques observées. On peut même observer des signes de coliques en cas de pleurésie, qui est portant un problème d’origine respiratoire.
Certaines sont au départ bégnines : constipations, spasmes dus au stress, digestions difficiles, gaz …, tandis que d’autres sont d’emblée graves : torsion des intestins, déplacements du gros intestin, hernie étranglée, etc …
Mais retenez que toutes, soit parce qu’elles sont mal gérées, soit par leur gravité initiale, peuvent évoluer vers une aggravation mortelle.
Pourquoi les chevaux sont-ils si fragiles sur le plan digestif ?
Il y a deux raisons majeures : la mobilité de leur tube digestif et leur régime alimentaire (lié à leur mode de vie).
Anatomie du tube digestif
Voici un tube digestif de cheval déplié afin de repérer les différentes portions anatomiques :
La particularité des équidés est que, lorsque le tube digestif est replié sur lui-même pour tenir dans la cavité abdominale, ce tube reste très mobile. Il est en effet très peu fixé et est soumis à des mouvements liés au péristaltisme (contraction des boyaux pour faire avancer les aliments) et aux dilatations gazeuses.
Régime alimentaire et mode de vie
Nous ne le répèterons jamais assez, l’aliment du cheval c’est l’herbe (fraiche ou sèche = foin), et le pire ennemi du cheval c’est le box.
Forts de ces deux axiomes, les choses deviennent logiques :
- Le foin doit être donné a volonté : Dans la nature, un cheval mange 14 à 16 heures par jour et il doit s’alimenter très souvent même en captivité ;
- Un cheval doit se déplacer souvent : 8 heures au moins dans la nature, et cela garantit les mouvements digestifs, donc il faut le sortir souvent de son box (et non pas l’y laisser 23 heures sur 24), pour dans l’idéal lui faire faire de l’exercice puis le mettre au paddock (petit pré) ou au pré.
Comment reconnaître les signes de coliques chez le cheval ?
Ce sont tous les signes de douleur abdominale mais l’un d’eux n’existe que dans les coliques : le cheval ploie son encolure à droite ou à gauche et se regarde le ventre. Si vous voyez cela vous sautez sur votre téléphone, vous appelez votre vétérinaire qui vous donnera immédiatement des consignes.
En dehors de ce signes vous pouvez observer :
- Agitation, tourne dans son box, se couche et se relève ;
- Gratte des antérieurs, retourne sa litière ;
- Se met en position d’uriner sans y arriver (on appelle cela à tort des coliques urinaires, en réalité il est constipé) ;
- Parfois sueur, agitation extrême, « se jette dans les murs » : ne l’approchez pas, il est dangereux car aveuglé par la douleur, attendez le vétérinaire ;
- Parfois immobilité absolue, cheval « pétrifié » par la douleur, et là c’est difficile de faire la différence avec une fourbure aiguë et un coup de sang aigu… mais à un moment il va se regarder le ventre, et souvent il est soulagé par le fait de marcher.
Comment soulager un cheval en cas de coliques ?
Mettre un panier
Il faut empêcher le cheval de manger, car dès qu’il va se sentir mieux, il va se précipiter sur tout ce qui peut se manger dans un réflexe pour se soulager (même des copeaux, du sable, ou du bois…) et cela va réenclencher et aggraver les coliques. Mais il faut le laisser boire.
Observer les testicules
Les testicules doivent être d’apparence normales (pas de gonflement) et le cheval doit les laisser palper sans douleur. S’il y a une hernie inguinale (=anse de l’intestin grêle engagée dans un testicule), le cheval doit être opéré dans les 6 heures, c’est très rapide !
Téléphoner à la clinique vétérinaire
Prévenir votre clinique vétérinaire que vous avez un cheval en coliques. Le vétérinaire vous donnera des consignes ou se déplacera immédiatement selon ce que vous lui décrirez. Il vous fera faire éventuellement une injection d’anti-spasmodique si vous savez faire une intra-veineuse et si vous avez le produit.
Marcher, ou pas, le cheval en main
Souvent, le fait de marcher d’un bon pas soulage le cheval, mais parfois c’est le contraire et cela aggrave la douleur. C’est à vous de juger.
Observer l’évolution
Informer le vétérinaire de l'évolution, prendre les consignes et si besoin, une décision raisonnée si le vétérinaire indique la nécessité d’une intervention chirurgicale.
© cliniqueveterinairegrosbois.fr
La prévention des coliques passe par la distribution de foin à volonté, d’une alimentation saine et équilibrée, et constante, d’une bonne vermifugation, d’un exercice fréquent et régulier, de la mise au pré ou au paddock. Malgré cela, si des coliques se produisent, il est essentiel d’en repérer les signes et de réagir rapidement.
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