Pour savoir décoder les réactions de vos chevaux, il faut avoir des bases de comportement. Deux choses essentielles sont à savoir : le cheval est une proie et non un prédateur, le cheval est un animal grégaire, c'est-à-dire de groupe, qui recherche ses congénères. Dans cet article abordons tout ce qui concerne son instinct de proie et ses conséquences pratiques.

Comment le cheval a-t-il évolué au cours de son histoire ?

Il y a 60 Millions d’années, le cheval était un petit animal de forêt, de la taille d’un lièvre. C’était donc une proie idéale de la mésofaune (faune de taille moyenne).
Cet instinct s’est maintenu au cours du temps, il est « inscrit », et si nous continuions de voir nos grands chevaux de 500 kg et hauts d’1m70 comme des gros lièvres, nous comprendrions mieux leur comportement craintif et fuyard.
Dans la nature, le cheval n’est pas un prédateur, il ne mange personne, à part son brin d’herbe. Il est « fait » pour être mangé.

(Source : compagnieequidcimes)

Quels sont les prédateurs du Cheval ?

Ses prédateurs peuvent être des chiens sauvages, des loups, des grands félins (Lynx, Puma, par exemple), …      

Dingo

Le Chien Sauvage (Dingo)

Puma

Puma

L’angle d’attaque des prédateurs se situe au ventre, aux flancs, à la croupe du cheval, et le prédateur arrive le plus souvent dans la « zone aveugle » du cheval, c’est-à-dire derrière lui.

Comment les chevaux assurent-ils leur survie face aux prédateurs ?

La survie est dans la fuite. A chaque stimuli perçu comme inquiétant ou dangereux, le cheval aura le réflexe de fuir, de s’échapper.

Ce réflexe de fuite est lié à la peur du prédateur : les chevaux sont très craintifs, malgré leurs 500 kg, ils sont très sensibles à leur environnement, très réactifs et rapides face à tous les signes qui peuvent les inquiéter (bruit de feuilles dans une haie, animal ou homme qui court au lointain, …). C’est donc son caractère craintif qui assure sa survie.

Lors de son évolution, il est passé d’un petit animal de forêt à un grand animal de plaine, et ces deux paramètres lui ont permis de mieux assurer sa survie face aux prédateurs :

  • En plaine on voit mieux arriver les prédateurs, et la vision du cheval est très adaptée à cela : ses yeux sont écartés de chaque coté de sa face, lui permettant d’avoir un champ de vision périphérique très étendu, repérant très bien les mouvements de loin.
  • De plus en plus grand, se redressant sur son doigt III (notre majeur), ramassant sa force dans un tronc musculeux, il s’est progressivement adapté à la course de façon très efficace.

Quand il ne peut pas, ou ne peut plus fuir, il a d’autres moyens de défenses et d’attaques :

  • Les ruades avec un ou ses deux postérieurs.
  • Les sauts de mouton qui désarçonnent les prédateurs.
  • Les cabrer : le cheval se met debout sur ses deux postérieurs et boxent avec les antérieurs.
  • Les morsures qui peuvent être sévères.
  • Les écrasements quand un support est à sa portée, il appuie de tout son poids.

Quelles sont les conséquences pratiques dans le comportement avec les chevaux ?

Où aborder un cheval ?

Il faut donc aborder les chevaux à la tête, encolure, épaule (la zone de sécurité c’est l’épaule), mais jamais directement au flanc, ventre, croupe. Ces zones sont les zones d’attaques des prédateurs, et s’il ne vous voit pas le cheval peut avoir des réactions de défense violentes. Eviter surtout le l’effleurer aux flancs, vous risquez le coup de pied si vous y aller directement.

Zones d’approches en vert, attention aux zones indiquées en rouge

Zones d’approches en vert, attention aux zones indiquées en rouge

Comment gérer la peur du cheval ?

Ils ont peur de tout, un pas sur le gravier, une poubelle qui a changé de couleur, monter dans un nouveau camion, un nouvel arrivant, des parapluies en bord de piste… C’est normal, c’est leur instinct. Il faut les rassurer, les habituer progressivement. Les rassurer ne veut pas obligatoirement dire les caresser, mais les occuper à un exercice, les concentrer sur quelque chose.

Comment attacher un cheval ?

Il faut toujours penser qu’ils peuvent avoir des réactions de peur est chercher à fuir. Il faut donc le prévoir lorsqu’on les attache : mettre des mousquetons de sécurité qu’on peut détacher en un instant, ou de la ficelle capable de casser facilement.

Comment attacher un cheval 

Comment prévoir une zone de fuite pour un cheval ?

Il faut toujours qu’ils aient une solution de fuite en cas de réflexe de peur. Même s’ils ne font juste que s’écarter.

Par exemple, lorsque vous faites un soin avec le vétérinaire, mettez vous tous les deux du même coté, afin qu’il puisse se déplacer de l’autre coté du box sans risquer d’écraser un des deux intervenants.

Et s’il vous fonce dessus pour s’échapper du box, ne vous interposez pas, c’est beaucoup trop dangereux.

Comment se comporter en extérieur avec un cheval ?

Préférer les balades en plaines, ils seront toujours plus calmes et rassurés, que dans les sous bois ou le long de haies, car sans visibilité ils sont très sensibles aux bruits de feuilles ou de branchages qui pour eux peuvent signaler l’approche d’un prédateur.

Comment observer les signes de peur chez le cheval ?

De nombreux signes vont vous indiquer qu’un cheval commence à ressentir de la crainte, et qu’il va peut-être chercher à fuir :

  • Il se raidit, se tend, serre sa queue contre sa croupe.
  • Il lève sa tête pour voir plus loin.
  • Il respire plus vite, plus fort, en ronflant parfois.
  • Son faciès est tendu, crispé, exprimant la crainte.
  • Il s’agite et piétine.
  • Il tente de reculer ou d’avancer.

Apprenez à reconnaître ces signes, le détacher s’il est attaché, le rassurer et le mettre aux ordres.

En conclusion, toujours garder à l’esprit que le cheval est une proie terminale, et que malgré sa grande taille et son poids, il continue de se conduire ainsi, habité par la peur du prédateur.

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