Race très ancienne, dont les premières traces remontent à plus de 500 ans avant J.C, ces chevaux sont traditionnellement élevés par la tribu des Tékés, dans la vallée de l’Akhal, en Asie centrale, d’où leur nom. Leur fameuse robe, aux reflets dorés ou argentés, a contribué à leur notoriété partout dans le monde.

Historique de la race Akhal Téké

Le berceau de la race se trouve dans les oasis du désert au sud du Turkménistan et au nord de l’Iran. Encore appelé « Turcoman », ou « Cheval Turkmène », il se différencie de l’autre type de cheval des steppes de cette région du globe, le Tarpan, petit, trapu et poilu, quand ce grand cheval du désert est longiligne et racé.

A l’époque d’Ivan le Terrible (XVIème siècle) ce cheval est déjà un mythe : « Et puis à part, en dehors, au-dessus, il y a l'Akhal Téké. Un animal fabuleux, magique, céleste, hors espèces vulgaires, hors normes chevalines — bien que ce soit tout de même un cheval » (mots écrits par Jean-Louis Gouraud, dans son tour du monde en 80 chevaux).

On retrouve les restes de ces chevaux dans les tombeaux des Scythes, très comparables aux chevaux Akhal Tékés actuels. Ce peuple guerrier avait la réputation de posséder les meilleurs chevaux. Leur exportation et leur diffusion vers l’Inde, la Perse, la Syrie, contribua à l’émergence du cheval arabe, et participa à la création des races Pur-Sang Arabes, Pur-Sang Anglais et Trakhener.

Plus récemment, la race a réussi à survivre aux abattages massifs d’une URSS instaurant une agriculture mécanisée, et aujourd’hui un quart des effectifs est élevé à l’étranger (Suisse, France, USA, Allemagne …), le berceau de l’élevage restant basé en Russie.

Morphologie de l’Akhal Téké

Svelte, sec, léger, il est souvent comparé au lévrier issu des mêmes zones géographiques

Cheval mince et longiligne, il toise environ 1 m 60 pour les mâles et 1 m 55 pour les femelles.

Un cheval longiligne au port altier.

Son encolure haut greffée et arrondie en col de cygne lui confère un port altier et élégant. Sa tête est plutôt petite, bien dessinée, avec de grands yeux en amandes, les oreilles fines et longues, implantées très haut et très mobiles, ce qui ajoute son expressivité.

Tout les éléments anatomiques sont longilignes : l’épaule, le dos et le rein, la croupe, avec la queue attachée plutôt bas, les membres, avec des articulations solides. Les sabots à la corne très dure sont plutôt petits.

Les robes les plus fréquentes sont les robes baie, isabelle, alezane et noire. Le poil est fin, soyeux, comme la peau qui signe là les chevaux « près du sang », avec des crins rares et peu développés, comme les fanons et le toupet. La robe montre souvent des reflets dorés ou argentés très recherchés.

Reflets métalliques dorés sur une robe crème.

Originaire du désert, les conditions de géographie et de climat ont forgé chez ce cheval un caractère endurant et vif, courageux, affrontant l’effort de la vitesse comme celui produit sur la durée.

Les tribus des Tékés mesurent la qualité de leurs chevaux sur des courses de sprint de très courtes distances traditionnellement lors des mariages et des naissances. Les chevaux sont sevrés tôt et nourris à base de Luzerne et d’Orge. Souvent couvert de feutre, cette technique d’élevage expliquerait en partie le soyeux du poil et la rareté des crins.

Le mode d’élevage au sein des tribus nomades lui a conféré un besoin de contact avec l’homme auquel il s’attache et montre une grande sensibilité au comportement de celui-ci à son égard. Il est réputé s’attacher à son cavalier et développer avec lui une relation exclusive et fidèle.

Il peut s’adapter à différentes disciplines équestres, avec une prédilection pour les courses d’endurance.

Citons pour mémoire le grand représentant de cette race, Absent, médaille d'or en dressage individuel aux XVIIe Olympiades de Rome en 1960, puis médaille de bronze à Tokyo en 1964 et enfin médaille d'argent par équipes au Olympiades de Mexico en 1968.

Absent, grand champion Akhal Téké

En Russie c’est dans des courses sur hippodromes que sont mesurées les qualités génétiques de la race.

L’Akhal Téké : cheval emblème du Turkménistan

Akhal Téké, placé au centre de l’emblème du Turkménistan

Le culte rendu à l’Akhal Téké se confond dans ce pays au culte de la personnalité rendu aux présidents de cette république. Le président Niyasov a été représenté sur de multiples statues équestres dont l’une dorée à l’entrée de l’hippodrome d’Achgabat, le sentiment d’exaltation national trouvant dans cet animal un support idéal, dont l’importance est prouvée par le poids de l’association nationale du cheval turkmène, qui a la taille d’un véritable ministère.

L’Akhal Téké offert au Président Mitterrand

Offert en mai 1993 au président français par le président du Turkménistan, l’étalon GEN JIM va être le point de départ de la révélation de la fille cachée de François Mitterrand, Mazarine Pingeot.

En effet, le « cadeau » disparait mystérieusement des écuries dans lesquelles il était basé, pour être localisé dans des écuries aux alentours de Rambouillet, sous la selle d’Alexandre Gros, qui s’avèrera être en réalité l’entraîneur de Mazarine Pingeot.

Alexandre Gros montant Gen Jim, noter l’absence de filet qui montre bien  l’entente entre le cavalier et sa montureAlexandre Gros montant Gen Jim, noter l’absence de filet qui montre bien l’entente entre le cavalier et sa monture

Les journalistes font leur travail d’investigation, l’affaire ne peut plus être étouffée, et c’est ainsi, par un Akhal Téké, que l’existence de la fille cachée de François Mitterrand va être révélée au grand public.

Ce cheval est un véritable mythe, de part son histoire, ses qualités, son physique, et le culte qui lui est voué dans les pays berceaux de son élevage. Son physique racé, sa robe aux reflets métallisés, sa valeur de cadeau emblématique chez les grands de ce monde, tous ces éléments conjugués en font une race à la notoriété inégalée par rapport à sa faible représentation dans les disciplines sportives.

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