Concevoir une écurie, c’est à la fois être capable de la diriger, être en règle avec les obligations légales, et l’aménager au mieux pour le bien-être des chevaux et le confort des cavaliers et de leurs accompagnants. De la plus rustique à la plus élaborée, les structures équestres doivent respecter un certain nombre de points, et nous allons répondre à vos questions dans cet article.

Comment créer une écurie de propriétaires ?

D’abord, qu’est-ce qu’une écurie de propriétaires ? C’est une structure dans laquelle des propriétaires mettent leur cheval en pension (logement, nourriture, soins), et viennent le monter. S’ils ne le montent pas, ils peuvent demander, moyennant finances, à ce que celui-ci soit sorti. Il n’est donc pas question, dans ce concept, de cours d’équitation et d’encadrement, activités car elles sont soumises à des obligations légales de possession d’un diplôme d’enseignement.

De nombreux centres équestres offrent ce type de prestations en plus de leur activité de club. Mais certaines structures ne font que de la pension.

Pour ouvrir une écurie de propriétaires il faut effectuer une déclaration d’ouverture auprès du service des Haras de la circonscription et signaler, par écrit, au maire de la commune l’ouverture de l’activité.

Quel diplôme faut-il pour ouvrir une écurie ?

Tout dépend du type d’écurie et des prestations délivrées. Pour faire de la pension au pré ou gérer une écurie de propriétaires sans enseignement ni encadrement, il n’y a pas de diplôme spécifique requis. Mais attention aux compétences nécessaires pour savoir gérer un effectif de chevaux.

En revanche, dès que l’activité s’accompagne d’enseignement, de coaching, ou d’un quelconque encadrement à cheval, il y a obligation d’avoir dans la structure un enseignant diplômé.

Quels sont les diplômes permettant d’enseigner l’équitation ?

Le BPJEPS, ou Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport, spécialité Educateur sportif, est en vigueur depuis 2003. C’est ce que l’on appelait auparavant le « monitorat ». La formation peut être suivie en formation initiale, par apprentissage, ou en formation continue. L’entrée en formation n’est pas soumise à des exigences de diplômes scolaires mais à des exigences préalables comme la formation aux premiers secours ou encore un niveau minimum en équitation.

Le DEJEPS, ou Diplôme d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport, existe depuis 2011, et correspond à l’ancien « instructorat ». Le DEJEPS est diplôme de niveau V. Il vise à acquérir et valider des aptitudes à la coordination d’activités et au perfectionnement sportif. Le DEJEPS mène à des activités d’enseignement, d’encadrement, d’entraînement, de coordination de projets…

Enfin, le DESJEPS, ou Diplôme d’Etat Supérieur, qui remplace l’ancien BEES3, ouvre à des responsabilités plus élevées. Il existe deux DESJEPS spécialité Performance sportive, l’un porte la mention « équitation », l’autre la mention « sports équestres », et est axé sur les 3 disciplines olympiques : Dressage, CCE, CSO.

Comment créer une « Ecurie Active » ?

Le concept d’« écurie active » vise à mettre les chevaux dans un mode de vie qui se rapproche plus de leurs conditions naturelles. Ce n’est pas nouveau car de nombreuses structures fonctionnent de cette façon, en particulier les structures d’élevage, puisque les chevaux sont dehors la majeure partie de l’année, et répartis par lots, donc en groupe.

Ces écuries ont donc des concepts d’hébergement dans lesquels les chevaux peuvent bouger à l’extérieur, ils ne sont donc plus en box mais dans des aires couvertes ou à l’air libre, et vivent ensemble. On respecte ainsi leur besoin d’espace et de mouvement, ainsi que leur instinct grégaire (= animal vivant en groupe). La distribution de foin à volonté est de règle.

Une écurie activeVoici un exemple d’écurie active

Si ce système convient bien à la majorité des chevaux, il est difficile à mettre en place pour des athlètes, qui demandent une gestion et des soins très individualisés.

Un autre concept peut alors être intéressant en offrant au cheval la possibilité de sortir de son box pour aller dans un petit paddock privé.

Box-terrassesSystème de « box-terrasses »

Quels sont les points clés de l’aménagement d’une écurie ?

Le maître mot, c’est le bien-être animal. Et qu’est-ce que le respect du bien-être animal ? C’est la satisfaction de ses besoins vitaux. Ces besoins vitaux sont au nombre de 6, qui se résument à 6 verbes :

  • Respirer : c’est le point majeur, les chevaux sont fragiles sur le plan respiratoire, et il faut leur offrir la meilleure hygiène possible : ventilation des boxes, pas de poussière de fourrages, tête dehors, sortir souvent…
  • Boire : accès permanent à une eau propre et saine, …
  • Manger : foin à volonté, distribution de concentrés raisonnée et de qualité, fractionnement des repas, adaptation à l’exercice, …
  • Dormir : litières confortables, écuries calmes…
  • Bouger : exercices et sorties réguliers variés et fréquents, pas de jour au box, …
  • Communiquer : respect de l’instinct grégaire, voir, sentir, entendre les autres, ne pas isoler un cheval, …

Ces 6 points doivent vous guider dans la conception et l’aménagement de l’écurie, ainsi que dans la répartition du travail de l’équipe en place.

En conclusion, créer une structure équestre demande des connaissances à la fois de la législation en vigueur mais aussi et avant tout de l’animal cheval et de ses besoins.

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