Les problèmes respiratoires sont la cause majeure de limitation des performances sportives chez les chevaux. Parmi ces problèmes, le DDVP, ou Déplacement Dorsal du Voile du Palais, représente une cause possible d’obstruction au passage de l’air.

L’appareil respiratoire du cheval

Très schématiquement, l’appareil respiratoire se présente de la façon suivante :

On distingue :

  • L’appareil respiratoire supérieur : des naseaux jusqu’à la trachée.
  • L’appareil respiratoire profond : trachée et poumons.

Le voile du palais (ou palais mou) fait partie de l’appareil respiratoire supérieur, puisqu’il se situe au fond de la bouche, dans la gorge donc, dans le prolongement du palais osseux, ou palais dur.

Voyons cela de plus près :

Sur ce dessin nous pouvons observer le pharynx. Le pharynx n’est pas un organe, c’est une zone anatomique, une cavité, qui est un carrefour. En effet, s’y croisent l’air qui arrive des cavités nasales, et les aliments qui arrivent de la bouche. L’air doit être guidé vers la trachée, et les aliments vers l’œsophage. Evidemment jamais en même temps, un cheval ne peut pas respirer et avaler des aliments en même temps, sinon c’est la « fausse route » assurée, les aliments passent dans les poumons, et c’est la pneumonie par corps étranger.

Le fonctionnement normal et anormal du voile du palais chez le cheval

Le pharynx doit donc très bien fonctionner sur le plan mécanique, pour assurer un passage de l’air optimal, d’autant plus que le cheval est en plein effort.

Le voile du palais est un des éléments majeurs de ce bon fonctionnement mécanique, en position de respiration, il doit se placer de la façon suivante :

Le voile du palais se bloque sous l’épiglotte (sorte de petit « clapet », qui est un des éléments du larynx, qui se situe à l’entrée de la trachée), de façon à laisser passer l’air (flèche bleue).

Lors de problèmes de voile du palais, celui-ci ne reste pas bloqué sous l’épiglotte, il se décroche, souvent en plein effort, et vient obstruer le passage de l’air :

Dans la réalité, avec des images d’endoscopie, voici ce à quoi cela ressemble :

(source : clinique de Grosbois)

A gauche, la position normale, voile du palais bloqué sous l’épiglotte. A droite, position anormale, le voile du palais est passé au dessus de l’épiglotte et obstrue une partie de l’entrée de la trachée.

Lorsque le voile du palais se décroche et se met à « flotter » dans le passage de l’air, il vibre, et on entend alors un bruit respiratoire anormal. On parle de « ronflement », de « bruit de cochon », car c’est très comparable au ronflement d’un être humain lorsqu’il dort.

Ce bruit peut être, et est, souvent confondu avec un bruit de cornage.

Bruits respiratoires anormaux de type « ronflement », ne pas confondre :

  • Le cornage vrai : problème de paralysie d’une corde vocale qui fait obstruction au passage de l’air ;
  • Le déplacement du voile du palais qui fait obstruction au passage de l’air.

Symptômes et Diagnostic du voile du palais chez le cheval

Le motif de consultation vétérinaire est le plus souvent le bruit au travail, et le fait que le cheval, en plein effort, « prend un mur ». Cette expression indique bien la baisse de régime brutale en fin de course. C’est assez compréhensible car le cheval manque d’air et ne peut pas finir sa course.

Il faut néanmoins savoir que certains chevaux souffrant de DDVP de font pas de bruit, et qu’il ne faut donc pas éliminer cette hypothèse même en l’absence de bruit anormal.

Le diagnostic est posé par le vétérinaire, suite à un examen, et l’exploration fonctionnelle la plus précise est un test à l’effort, sur tapis roulant, ou sur piste (endoscopie DRS), et une endoscopie, qui permet d’observer les images que nous avons vu ci-dessus.

Il sera important de bien faire la différence avec un problème de cornage.

(source : ENVA)

Traitement du voile du palais chez le cheval

Les causes de dysfonctionnement du voile du palais de sont pas bien élucidées. Il y a surement des raisons anatomiques, du voile du palais lui-même (plus mou, plus flacide, moins « tonique », …), et de l’ensemble du pharynx, mais cela reste hypothétique. On a néanmoins remarqué que ces chevaux ont souvent d’autres problèmes respiratoires, voire locomoteurs.

Le traitement est chirurgical. Il consiste à poser une prothèse qui modifie la forme du larynx, rendant plus difficile le décrochement du voile du palais. Bien sur sous anesthésie générale, avec un bon taux de réussite (environ 85 %), et une convalescence relativement courte (3 semaines).

En conclusion, le Déplacement du Voile du Palais est à classer dans les problèmes obstructifs des voies respiratoires supérieures, mais surtout dans les bruits respiratoires anormaux, auxquels il faut savoir être attentif et ne pas négliger. En étant plus informé et formé, on évitera donc d’appeler tout et n’importe quoi « cornage ».

Découvrez d'autres articles sur les chevaux :