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Les maladies liées à la reproduction chez les chevaux
Les maladies liées à la reproduction chez les chevaux
La pathologie de la reproduction est vaste, mais nous nous intéresserons dans cet article à 3 cas importants : la métrite, les avortements chez la jument, et la Rhodococcose du poulain.
La métrite chez la jument
C’est une inflammation plus ou moins infectieuse de l’utérus. Si elle n’atteint que les couches superficielles de l’utérus, et évolue à bas bruit, sans autre signe qu’une infertilité (la jument a beau avoir été saillie à la bonne date et dans de bonnes conditions, elle ne « prend » pas, elle est stérile), on parle de métrite chronique.
La métrite aiguë, elle, beaucoup plus grave, potentiellement mortelle, apparaît après le poulinage. L’ouverture du col de l’utérus lors de la mise bas est une situation favorable à l’entrée de bactéries qui vont se développer très rapidement.
Un point essentiel est la surveillance de la délivrance, c’est-à-dire l’expulsion complète du placenta suite à la sortie du poulain. Si le placenta se déchire et qu’il en reste un morceau à l’intérieur, c’est une métrite aiguë assurée. Il faut donc faire très attention et une fois la délivre expulsée, l’étaler soigneusement pour en vérifier l’intégrité.
Le poulain vient de naître, les enveloppes pendent encore à l’arrière de la jument. Naturellement leur poids va entraîner dans les minutes qui viennent l’expulsion de l’ensemble.
Il ne faut pas tirer au risque de déchirer le placenta.
Souvent on fait des nœuds dans la délivre, pour que la jument ne se prenne pas les pieds dedans et la déchire, et pour lui conserver son poids qui va aider à la délivrance complète.
Une fois expulsée, la délivre (= le placenta) est soigneusement étalée au sol, pour vérifier son intégrité. On parle souvent de forme en F, avec le corps de l’uterus (body), la corne utérine gestante (pregnant horn) et la corne non gestante (non pregnant horn).
Les avortements chez la jument
De nombreux facteurs peuvent déclencher des avortements chez la jument : bactéries, virus, champignons, gestation gémellaire (les juments ne peuvent pas porter à terme des jumeaux), troubles hormonaux, malformation, intoxications…
L’avortement est défini comme l’expulsion d’un fœtus non viable, il peut être précoce, et dans ce cas il passe parfois inaperçu, ou tardif, autour du 10ème mois de gestation (sur 11 mois au total).
Une des causes majeures d’avortement viral est l’infection par le virus de la Rhinopneumonie.
La contamination se fait par contact avec un avorton ou les sécrétions utérines, voire même par un cheval atteint de Rhinopneumonie forme respiratoire.
Ainsi, la vaccination contre la Rhinopneumonie en effectif d’élevage est particulièrement indiquée, en ayant un raisonnement d’effectif plutôt qu’un raisonnement individuel.
La Rhodococcose du poulain
Maladie infectieuse due à la bactérie Rodococcus equi, qui atteint surtout les poulains entre 1 et 5 mois.
Les symptômes sont respiratoires, ceux d’une pneumonie : abattement, fièvre, toux, difficultés à respirer, jetage (écoulement nasal), et parfois diarrhée.
Les poulains se contaminent par inhalation, et développent des abcès dans les poumons. Les adultes ne sont quasiment pas atteints car leur système immunitaire les protège. Le problème est que lorsqu’un élevage est atteint, cette bactérie est très résistante dans le milieu extérieur, et il est difficile de s’en débarrasser.
Dans la forme aiguë, les symptômes apparaissent brutalement et sont suivis par la mort du poulain. Dans la forme chronique l’apparition est plus progressive et les soins sont encore possibles. Mais de toute façon les pertes économiques sont lourdes.
En conclusion, toute la période fin de gestation – poulinage – premiers mois du poulain doit être l’objet d’une surveillance attentive pour réagir rapidement à la moindre alerte et pouvoir mettre en place des mesures adaptées.
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