​Le temps change, nous sommes en train de passer de l’hiver au printemps, et comme à chaque changement de saison, c’est le moment de vermifuger vos chevaux. Nous insisterons dans cet article sur l’importance de la gestion de l’environnement.

Pourquoi faut-il vermifuger son cheval ?

Le rythme standard des vermifugations est de 4 fois par an, au début de chaque nouvelle saison (on n’est pas au jour près, ce qui est important c’est le changement de météo et l’installation d’une nouvelle saison). Pour affiner et avoir un rythme mieux adapté au cas de votre cheval, il faut discuter avec votre vétérinaire, pour appliquer ce qu’on appelle une « vermifugation raisonnée ». Une poulinière, un poulain ou deux chevaux adultes vivant dans un pré peu infesté n’auront pas les mêmes besoins.

Comment protéger son cheval des parasites dans son environnement ?Les 6 points clés à connaître sont :

  1. Tous les chevaux sont parasités ;
  2. Les conséquences du parasitisme peuvent être graves ;
  3. Les vers ont une capacité de prolifération et de survie impressionnantes ;
  4. Aucun vermifuge n’est efficace à 100 % ;
  5. Plus de 90 % des « éléments parasitaires » sont dans le milieu extérieur ;
  6. Pour qu’un cheval soit parasité, il faut obligatoirement qu’il se soit contaminé.

Comment protéger son cheval des parasites internes ?

Il y a deux façons d’agir sur les vers parasites :

  • En administrant un vermifuge au cheval : c’est un médicament vétérinaire qui détruit une majorité de vers (généralement les vers adultes et une partie des larves). Chaque vermifuge a une spécificité donnée sur telle ou telle espèce de vers ;
  • En éliminant, ou en évitant de répandre, dans le milieu extérieur dans lequel vivent les chevaux, des œufs et des larves de vers.

Pourquoi faut-il traiter l'environnement du cheval contre les parasites ?

Plus de 90% des éléments parasitaires sont dans le milieu extérieur

En effet, la population de vers vivant dans le corps du cheval est nettement inférieure à tout ce qui vit autour du cheval, dans les crottins, l’herbe, la litière du box, etc… 

Les vers adultes, eux, sont le plus souvent dans les intestins des chevaux, mais les œufs sont essentiellement dans les crottins, et les larves se répandent ensuite selon leurs caractéristiques de développement dans l’environnement des chevaux.

Les vers deviennent résistants

A force de trop utiliser certaines molécules, on finit par sélectionner des vers résistants qui vont devenir difficiles voire impossibles à éliminer. C’est pour cette raison qu’il faut adapter avec votre vétérinaire votre programme de vermifugation pour trouver le bon rythme, afin de n’en faire ni trop, ni trop peu.

Comment traiter l'environnement du cheval contre les parasites ?

Dans cette optique, il est fondamental de ne pas s’occuper que des chevaux, mais d’assainir l’environnement afin que les ré infestations soient minimales.

Avant tout, gérer les crottins

La mesure la plus importante consiste à éliminer les crottins car ce sont eux qui disséminent les œufs et larves de parasites. Toutes les méthodes sont bonnes, du moment qu’elles visent à ne pas laisser les crottins dans l’environnement des chevaux. Bien sur, c’est plus facile à faire au box ou dans de petits paddocks, que dans des grandes pâtures.

Les chevaux nous facilitent un peu le travail, en faisant leurs crottins dans des zones où ils ne vont plus pâturer, on appelle cela les « zones de refus », aisément repérable dans une prairie car les herbes y restent hautes.

Une pratique répandue encore aujourd’hui consiste à herser les crottins pour les étaler afin de les faire sécher au soleil… C’est très discutable car la dessiccation (=séchage) au soleil ne tue pas tous les œufs selon les espèces de vers ; par contre, le hersage en répand dans toute la prairie.

Autres recommandations

  • Éviter de sortir les chevaux au pré les deux jours qui suivent une vermifugation, car c’est le moment ou il y aura plus d’œufs dans les crottins.
  • Lors de l’arrivée d’un nouveau cheval dans l’effectif, d’abord le vermifuger soigneusement avant de le mettre au pré avec les autres.
  • Traiter les prés une fois par an avec de la chaux, à raison d’une tonne par hectare. Ce traitement, en dehors des aspects bénéfiques pour l’apport qu’il représente pour la terre, permet d’éliminer une majorité de larves de parasites intestinaux du cheval.
  • Éviter absolument d’épandre le fumier des chevaux dans les pâtures pour chevaux (aucun problème pour les autres animaux, ce ne sont pas les mêmes parasites), cela reviendrait en ensemencer les prairies avec des œufs de parasites.
En conclusion, les deux méthodes, vermifugation raisonnée des chevaux eux-mêmes, et gestion des éléments infestants dans leur environnement, sont complémentaires l’une de l’autre, et doivent aboutir à pouvoir gérer une population de parasites suffisamment faible pour qu’elle soit compatible avec la bonne santé des chevaux.

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