Le syndrome de la queue de cheval est parfois évoqué lorsque votre chien souffre de boiterie ou d’incontinence… A quoi correspond-il ? Pourquoi parle-t-on de la « queue de cheval » pour un chien ? D’où vient le syndrome de la queue de cheval ? Comment soigner votre chien s’il en est atteint ? Voici nos explications.

Qu’appelle-t-on la « queue de cheval » chez le chien ?

La queue de cheval est une zone neurologique particulière dans la partie terminale de la colonne vertébrale. Le chien possède 7 vertèbres lombaires puis 3 vertèbres sacrées, la zone de la « queue de cheval » se trouve au niveau de la jonction lombo-sacrée. A l’intérieur de cette jonction, dans le canal au centre de ces vertèbres, se trouve un regroupement de nerfs qui prolongent la moelle épinière et jusqu’aux membres postérieurs, au colon, à la vessie et au périnée sous une forme ressemblant à une « queue de cheval ».

Qu’est-ce que le syndrome de la queue de cheval chez le chien ?

Il s’agit des conséquences induites par la compression et la dégénérescence des faisceaux nerveux présent dans le canal vertébral de cette région lombo-sacrée constituant la « queue de cheval ».

Quelles sont les causes du syndrome de la queue de cheval chez le chien ?

Ce sont les causes d’un rétrécissement (sténose) du canal vertébral au niveau de la région lombo sacrée, c’est-à-dire :

  • Les hernies discales.
  • Les instabilités ou affaissements de vertèbres.
  • L’arthrose.
  • La spondylarthrose (ou ostéophytose vertébrale) déformante, avec apparition des fameux « becs de perroquets » visibles à la radio.
  • Les traumatismes (accidents) impactant les vertèbres de la région de la queue de cheval.
  • Les atteintes tumorales des vertèbres de la zone de la queue de cheval.
  • Les infections touchant la zone de la queue de cheval.

Y a-t-il des chiens prédisposés au syndrome de la queue de cheval ?Les Rottweilers sont prédisposés au syndrome de la queue de cheval

Ce sont généralement les chiens de grande taille. Dans les grandes races, les Bergers Allemands, les Golden Retrievers et les Rottweilers sont particulièrement atteints.

Quels sont les signes observés chez le chien lors d’un syndrome de la queue de cheval du chien ?

Si votre chien est atteint du syndrome de la queue de cheval, les signes peuvent être variés.

Il peut se mettre à boiter, avoir du mal à se lever, à monter les escaliers ou à les descendre, ne plus bouger sa queue, avoir mal si l’on touche à cette région de la base de la queue et parfois être incontinent. Des pertes musculaires peuvent apparaître (amyotrophie). En effet, les signes observés vont être en lien avec les nerfs périphériques issues de la « queue de cheval » atteints :

  • Le nerf fémoral: son atteinte se traduira par une diminution ou une absence des capacités de flexion de la hanche et de l’extension du genou. Il sera alors difficile pour votre chien de se relever et de soutenir son arrière-train.
  • Les nerfs sciatique, fibulaire et tibial: ces nerfs contrôlent l’extension de la hanche, la flexion du genou, l’extension et la flexion des doigts postérieurs ainsi que la sensibilité dorsale et plantaire (des postérieurs de votre chien). Lorsque ces capacités disparaissent, votre chien perd sa capacité à se déplacer et à sentir le sol avec ses pattes arrière. Il devient plantigrade : il marche sur la totalité de son pied au lieu de marcher seulement sur ses doigts et l’on observe aussi souvent une usure anormale des griffes.
  • Les nerfs honteux et pelvien: ces nerfs innervent les sphincters urétral, anal, le détrusor (muscle lisse de la vessie) et la région périnéale. Lorsque ces nerfs sont atteints, votre chien devient incontinent (urinaire et fécal) et perd la sensibilité périnéale.
  • Les nerfs caudaux: lorsqu’ils sont atteints la queue de votre chien est flasque (elle perd son tonus) et ne remue plus…

La douleur est un signe systématiquement présent. Cependant l’intensité des conséquences observées n’est pas forcément liée avec le niveau de compression des nerfs.

Comment savoir si votre chien est atteint du syndrome de la queue de cheval ou d’autre chose lorsqu’il présente ces signes ?

C’est votre vétérinaire qui sera en mesure de faire le diagnostic de ce syndrome et de la maladie qui l’a causé. Il est souvent difficile car les signes sont souvent frustres.

L’examen des signes cliniques présentés sera mis en rapport avec différents tests neurologiques de la région lombo-sacrée : pour savoir de quelle atteinte il s’agit votre vétérinaire teste un certain nombre de réflexes (patellaires, tibial crânial, tonus anal, mouvements de la queue…) et recherche l’existence d’une douleur à l’extension des hanches ou à l’application d’une pression au niveau de la jonction lombo-sacrée.

Les radiographies de la région lombosacrée permettent de voir l’aspect des vertèbres. Le scanner et l’IRM permettent de voir l’aspect des foramen (espaces permettant la sortie des nerfs) et du canal vertébral.

Il est en effet important de distinguer le syndrome de la queue de cheval des maladies qui pourraient donner des signes similaires comme des myélopathies, des ruptures de ligament croisé, des prostatites... Des examens comme un toucher rectal, la prise de la température et la palpation des nœuds lymphatiques sont donc systématiquement effectués pour évaluer cette possibilité et permettre ce diagnostic différentiel. Toutefois distinguer un syndrome de la queue de cheval d’une myélopathie est parfois très difficile.

Comment soigner votre chien s’il est atteint du syndrome de la queue de cheval ?

Lorsque les signes cliniques sont peu ou pas apparents, le traitement consiste à prescrire des médicaments antiinflammatoires (gabapentine, tramadol, amitryptiline, prednisolone etc) pour faire diminuer l’inflammation et la douleur tout en limitant les mouvements de votre chien. Il est aussi intéressant de mettre en place des techniques de massage avec des produits comme Dermoscent silver, Doloflamil gel ou Element.vet gel de massage

En cas d’incontinence, la vessie doit être vidangée manuellement, avec parfois l’utilisation de traitements favorisant la contraction du détrusor comme l’urécholine.

Si le traitement médical est inefficace, la chirurgie est envisagée. Elle consiste à lever la compression :

  • En ouvrant les vertèbres (laminectomie) généralement associée à une facettectomie c’est-à-dire en retirant les facettes articulaires et les tissus autour des racines nerveuses. L’instabilité vertébrale est traitée par une fusion vertébrale.
  • Ou en agrandissant les foramen (foraminectomie) des deux côtés.

La réussite de la chirurgie tient à la précocité de la prise en charge avant que les racines nerveuses n’aient subi trop de dommages. Le pronostic est souvent très bon dans ce cas. La douleur disparaît et le chien retrouve une mobilité normale. Si les lésions nerveuses sont importantes et les troubles anciens, le pronostic est réservé.

Le syndrome de la queue de cheval est un ensemble de symptômes correspondant à l’atteinte d’une zone anatomique précise. Sa détection précoce est indispensable pour permettre une récupération totale et éviter des conséquences hautement handicapantes pour le chien. Si votre compagnon préféré montre certains de ces symptômes, ne tardez pas et allez le faire examiner par votre vétérinaire.

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