Accueillir un chiot dans son foyer est une grande responsabilité ! Il est indispensable de bien l’éduquer et le socialiser, et ce, dès son arrivée afin que la cohabitation avec ce nouveau compagnon soit source de joie et d’harmonie pendant de nombreuses années. Mais qu’est-ce au juste que la socialisation d’un chiot ? Quand et comment la mettre en place ? Pourquoi est-ce si important ? Nous allons vous donner dans cet article quelques pistes, conseils et astuces.

Qu'est-ce que la socialisation d'un chiot ?

Le chien, par ses origines, est un animal de meute. Chiot, il doit trouver sa place au sein d’une hiérarchie bien définie. La socialisation se définit par les processus qui permettront à chaque chiot de s’intégrer parfaitement à un milieu donné. Par cet apprentissage, il va pouvoir s’épanouir parmi ses congénères et toutes les espèces qui croiseront sa route, humains compris ! Il devra aussi se familiariser à son environnement et au monde extérieur, apprécier les manipulations, apprendre à partager, à rester seul, sans que des peurs, phobies ou anxiétés puissent engendrer des comportements indésirables.

Il faut rappeler qu’environ 70% des comportements sont dits « innés » c’est-à-dire définis de façon génétique, tandis que les 30% restants, définis par le contexte environnemental, auront donc une grande influence sur le comportement, l’état émotionnel et les réactions futurs de votre chiot.

Quand commencer la socialisation d'un chiot ?

Le premier conseil que nous pouvons vous donner est de commencer la socialisation de votre chiot le plus tôt possible, dès son arrivée dans votre foyer. La socialisation commence en fait dès sa naissance et se développe avec l’acquisition progressive des sens comme la vue puis l’ouïe.

Quelques éléments sur le développement du cerveau du chiot

Le cerveau d’un chien est constitué de millions de cellules, les neurones, qui entrent en contact les unes des autres grâce à des filaments. Pendant le développement embryonnaire et jusqu’à l’âge de 10 semaines après la naissance, les neurones et leurs contacts se multiplient de façon désorganisée. La maturation du système nerveux commence vers 5-7 semaines pour se terminer vers 3-4 mois. C’est donc pendant cette courte période comprise entre la 5ème et la 16éme semaine environ, que le chiot va devoir se socialiser, période pendant laquelle il est donc indispensable de le stimuler au maximum. La période comprise entre les premières semaines de vie et l’âge de 4 mois est dite période sensible.  Passer l’âge de 4 mois, les apprentissages de socialisation seront plus lents et demanderont plus de temps.

Les différentes phases de développement d’un chiot

  • C’est environ après la 12ème semaine d’âge que les chiots commencent à se faire réprimander par leurs « ainés » lorsqu’ils manifestent un comportement inadéquat. C’est le moment idéal pour apprendre à votre chiot les limites à ne pas dépasser.
  • La hiérarchisation se met en place au sein d’une meute entre la 13ème et la 16ème semaine. Il est important que pendant cette période, vous vous affirmiez comme le « chef » de la meute.
  • Les chiots commencent à prendre conscience de l’environnement dans lequel ils vivent entre la 17ème et la 24ème semaine.
  • La période de puberté d’un chien est comprise entre 6 et 12 mois environ. C’est un moment important pendant lequel votre chiot, comparable à un adolescent rebelle, doit comprendre que les règles mises en place depuis son plus jeune âge sont toujours valables et qu’il est important que votre position de « chef de meute » ne soit pas remise en question.

Et quid d’une socialisation tardive chez le chiot ?

La période de socialisation d’un chiot est une période cruciale car il apprend très vite à ce moment de sa vie. Il apprend à faire des associations, positives ou négatives, avec les expériences auxquelles il est confronté. Si la socialisation a été incomplète ou mal accomplie, il est malgré tout possible de « rééduquer » des chiens qui présenteraient certains troubles du comportement. Cela prendra plus de temps mais rien n’est perdu !

Cela nécessitera parfois l’intervention d’un vétérinaire comportementaliste ou d’un éducateur canin.

Conseils pour une socialisation du chiot réussie

L’éducation positive chez le chiot

C’est une méthode d’éducation et d’apprentissage qui repose sur l’envie de votre chien de faire ce que vous lui proposez, en bannissant toute forme de punition, de force (et évidemment de correction) et en privilégiant la motivation, le « gagnant-gagnant ».

Il est désormais bien acquis que l’éducation positive est la seule véritablement efficace.

Un des outils principaux de l’éducation positive est sans conteste la friandise, à utiliser évidemment de façon raisonnée. Pour certains chiots, le jeu sera leur motivation principale, bien devant une friandise. A vous de vous adapter et de trouver ce qui, pour votre chiot, sera le plus agréable.

Quelques conseils d'éducation positive chez le chiot

En tout premier, la patience.

  • Vous devez laisser votre chiot découvrir toute nouvelle expérience, tout nouvel environnement calmement et sans le brusquer. Laissez-lui le temps d’observer et de s’acclimater aux nouvelles situations, lieux ou personnes.
  • Rassurez-le avec des caresses et un ton de voix chaleureux. A ce sujet, le ton de votre voix sera plus important que son volume : Surtout ne hurlez pas en lui donnant un ordre précis et ne le réprimandez pas : la peur pourrait le gagner et ainsi anéantir tout apprentissage. Les situations traumatisantes vécues pendant cette période de socialisation pourraient laisser des traces et des cicatrices dont certaines pourraient ne jamais disparaître.
  • Pour commencer, optez pour des séances de socialisation de 5 minutes maximum, 3 fois dans la journée.

Commencez dès son arrivée par des ordres simples et courts comme « Assis », « Non », « Pas toucher »… N’interrompez pas un exercice tant qu’il n’est pas réussi et finissez par le féliciter avec une friandise ou un jeu. Pour sa sécurité, apprenez à votre chiot le rappel, l’ordre de ne pas bouger et d’arrêter ce qu’il est en train de faire, et le signal de libération qui lui permettra de retourner à ses occupations.
Entre 2 mois et demi et 3 mois, les exercices ne doivent pas dépasser une durée de 15 minutes.

Les incontournables

Votre chiot devra se familiariser avec :

  • Les humains, qu’il s’agisse de bébés, d’enfants, d’adultes et de personnes séniors, aux aspects différents (l’uniforme chez les postiers par exemple).
  • Les chiens ou les autres animaux, les stimulations débutent dès la naissance. C’est pourquoi, le choix de l’éleveur et de ses méthodes d’élevage sont importantes car c’est lui qui va débuter les apprentissages. Faites rencontrer à votre chiot des chiens adultes calmes et bien équilibrés.
  • La voiture : y entrer sans peur. Commencez par des petits trajets.
  • Les différents environnements comme les parcs, la ville avec ses bruits et ses trottoirs passants, la campagne, chez le vétérinaire, la plage…

Commencez par habituer votre chiot aux bruits quotidiens : aspirateurs, robots ménagers, musique, … Pour les autres bruits (chants des oiseaux, miaulements de chats, orages, feux d’artifice, bruits des motos, scooters…), faites les lui découvrir une première fois en observant ses réactions. Une petite astuce : Vous pourrez retrouver sur la plateforme Youtube, une panoplie de bruits différents.

Et pourquoi pas d’ailleurs concevoir vous-mêmes une playlist dédiée à la socialisation de votre chiot ?

  • Les différentes manipulations, les soins de base et le toilettage (coupe des griffes, lavage, brossage du pelage et des dents…)
  • Le partage : il est indispensable que votre chiot, qui a cette notion innée de protection des ressources, ne grogne pas lorsque vous approchez de sa gamelle ou quand vous essayez de lui retirer son jouet. Ce réflexe est naturel chez un chiot : n’oublions pas qu’il a été en compétition avec ses frères et sœurs pour obtenir jouet ou nourriture.
  • Le fait de rester seul : il faut habituer progressivement votre chiot à rester seul (pas plus de 4 heures !) en commençant par « des faux départs » de quelques secondes puis en allongeant la durée (une minute puis 5, puis un ¼ d’heure, une ½ heure…)  Restez hors de sa vue sans parler. Evitez les « rituels de départ » que votre chiot très observateur, aura vite fait de comprendre. Prenez l’habitude de proposer à votre chiot des occupations dans la maison sans que vous soyez présent (jeux, friandises à ronger…) ; ainsi, il prendra l’habitude de s’occuper lorsque vous serez absent.

Les risques d'une socialisation du chiot incomplète

Des défauts de socialisation d’un chiot peuvent entraîner des conséquences importantes sur sa santé à l’âge adulte.

Pourraient apparaître :                                                          

  • Des problèmes graves de comportement : peurs, phobies, anxiété chronique. Tous les stimulus avec lesquels il n’aurait pas été en contact peuvent devenir anxiogènes pour votre chiot (bruits d’un scooter, trajet en voiture…).
  • Des difficultés à gérer ses émotions : Impossibilité d’apprendre, de se concentrer, de se maitriser lors d’une frustration par exemple.
  • Le syndrome de « privation sensorielle » : Le chien n’est pas capable de s’adapter à un environnement et peut manifester des réactions extrêmes voire violentes (agressivité) face à des situations du quotidien.

La socialisation d’un chiot, étape indispensable pour la bonne santé mentale du chien adulte, doit se faire de façon progressive pour qu’il puisse tout assimiler correctement. Prenez votre temps et respectez les principes de l’éducation positive : calme, patience …et friandise ! N’oubliez pas que chaque chiot a son propre caractère : Respectez son rythme et ses temps de repos. Et surtout, si vous sentez que certains aspects de cette socialisation vous « échappent », n’hésitez pas à faire appel à un spécialiste du comportement canin (vétérinaire, éducateurs).

Découvrez d'autres articles sur le chiot :