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Piqûres de puces : Comment les reconnaître ?
Piqûres de puces : Comment les reconnaître ?
Nos chiens et chats sont souvent attaqués par des puces, mais il n’y a pas que les puces qui peuvent provoquer des lésions et des démangeaisons sur la peau de votre animal. D’autres parasites (acariens), des allergènes dans l’air, ou certains composants de leurs aliments peuvent aussi favoriser l’apparition de dermatoses prurigineuses : c’est-à-dire de maladies de la peau avec des démangeaisons, et bien sûr des rougeurs… Alors comment savoir si vous avez des puces sur votre animal ?
A quoi ressemble une piqûre de puce ?
Une piqûre de puce se traduit par une petite papule, c’est-à-dire un petit bouton de couleur rose ou rouge de la taille d’une tête d’épingle, plus ou moins surmontée d’une croûte si votre animal s’est gratté.
Les piqûres de puces sont généralement localisées :
- à la base de la queue ;
- en région dorsolombaire ;
- sur l’abdomen ;
- au niveau de la face postérieure des cuisses.
Elles peuvent être accompagnées de pellicules, de dépilations (c’est-à-dire de plages sans poil) et d’épaississements de la peau.
Très souvent, ces piqûres ne sont pas ou peu visibles et non détectables si votre animal ne se retourne pas brutalement pour se mordre le dos, se gratter ou se lécher. Votre chien ne réagit pas à la piqûre de la même façon que le chien de votre voisin. L’envie de se gratter se déclenche quand un seuil (variable selon la sensibilité de chaque individu) est dépassé, face à une piqûre identique pour tous.
Chez l’être humain, ces variations de sensibilité dépendent de nombreux facteurs, et notamment de l’insecte piqueur mais aussi de la perception simultanée de douleur, de variations de température (chaleur, froid), voire de stress. L’addition de plusieurs facteurs favorisant le prurit fait apparaître ces grattages plus tôt et renforce aussi le prurit, entraînant un cercle vicieux délétère.
Si votre chien est allergique à la salive de puces (dermatite allergique), il se grattera également plus vite.
Comment être sûr qu’il s’agit d’une piqûre de puce ?
On ne voit pas souvent les puces car la majorité d’entre elles sont au stade immature (œufs, larves, cocons) dans l’environnement de votre animal préféré, pour seulement 5% d’adultes et de surcroît pas forcément sur votre chien ou votre chat ! Lorsqu’il se lèche ou se mord, votre animal en avale : une grande partie des puces se retrouve dans son estomac, plutôt que sur sa peau.
Les tests sous forme d’intradermoréactions ou de prise de sang ne sont pas assez fiables pour être utilisés efficacement pour affirmer la présence des puces.
Ce sont leurs déjections que l’on recherche : de petits grains brun-foncé abandonnés dans le poil de votre animal et qui, récoltés à l’aide d’un peigne à puces sur un papier absorbant, puis mouillés, forment une tache caractéristique rouge-orangé.
Parfois, et surtout en cas de forte infestation, il est quand même possible de voir les puces elles-mêmes.
Que faire en cas de suspicion d'infestation de puces sur votre animal ?
Il faut bien évidemment agir au plus vite :
1. Traitez votre animal
C’est le succès du ou des traitements insecticides qui va confirmer que les signes observés étaient bien dus aux puces.
Quels sont les produits à utiliser ?
- Des colliers comme le Seresto dont l’action dure sept à huit mois contre les puces ;
- Des pipettes spot-on, comme Advantix, Duoflect ou Frontline Tri Act, ils ont une durée d’action entre un et deux mois selon les présentations ;
- Des comprimés dont certains comme le Comfortis mais surtout le Capstar ont une action immédiate (le Comfortis dans les trente minutes après son administration et dont l’action dure un mois ; le Capstar notamment est indiqué pour une action coup de poing en cas de forte infestation et lorsque l’on veut prendre le relais avec un spot on car il agit dans les 15 à trente minutes et débarrasse votre chien des puces sans activité résiduelle) ou encore le Bravecto actif pendant 12 semaines ;
- Des spray comme Effipro Spray mais qui doivent être renouvelés plus souvent, en fonction du niveau d’infestation du mode de vie et de la région où vous habitez, en répétant les applications et en associant les traitements si besoin, avec le conseil de votre vétérinaire.
Quelles sont les précautions d’emploi ?
- On ne donne pas d’antiparasitaire « systémique » (c’est-à-dire qui agit par l’intermédiaire de tous le corps) aux animaux souffrant de maladie rénale ou hépatique (du foie) : on évite donc ceux qui s’avalent comme les comprimés, les liquides et les pâtes… Si votre chien ou votre chat souffre d’une insuffisance rénale ou hépatique, choisissez alors plutôt un antiparasitaire en pipettes, comme pour les individus sensibles ou allergiques à la salive de puce. Pour tuer la puce, il faudra qu’elle pique votre chien. Les animaux sensibles, avec un seuil de déclenchement faible à la piqûre seront mieux protégés en ajoutant un antiparasitaire répulsif (insectifuge et insecticide) en spot on qui évitera mieux le déclenchement d’une réaction allergique. Chez eux, il sera important de commencer à traiter sans attendre l’apparition de signes (grattage, mordillement, léchage, dus au prurit).
- On pourra utiliser des antiparasitaires dits « naturels » chez les animaux sensibles ou dans un milieu à risque faible (habitat traité et pas de sortie à l’extérieur dans le cas d’un chat par exemple). Ce sont des antiparasitaires insectifuges, c’est-à-dire que leur action est plutôt de repousser les puces plutôt que de les tuer à la différence des antiparasitaires chimiques, dits insecticides. Si l’on n’utilise que ces produits, il faudra bien veiller à les donner tout au long de l’année et pas seulement en période où l’activité des puces est forte. Cela permet de diminuer le recours aux insecticides chimiques qui doit être raisonné.
- On n’associe pas d’antiparasitaires internes ou « systémiques » contenant du spinosad (comme le Comfortis) avec certains médicaments (traitements des maladies cardiaques, des cancers ou certains traitements de maladies neurologiques).
- On ne met pas d’antiparasitaires en « topique » ou pipettes (ou encore spot-on) si des risques de toilettage mutuel existent, notamment dans une maison hébergeant plusieurs chats.
- Enfin, on évite les produits contenant des néonicotinoïdes comme l’imidaclopride (Advantix, Seresto) pour les animaux qui dorment sur le lit ou avec lesquels les enfants sont en contact : dans cette optique, on choisira plutôt dans ce cas un antiparasitaire « systémique » sur ordonnance (comme le Bravecto).
2. Traitez votre maison
La majorité des puces se trouvent cachées dans les planchers, les moquettes, les tapis, les coussins, sous les meubles, le panier de votre animal. Utilisez par exemple le Spray ou le diffuseur Tiquanis Habitat…
Si l’on voit toujours des puces sur un animal traité, il faut également traiter tous les animaux de la maison susceptibles d’être des hôtes pour les puces en même temps que la maison et qu’à défaut une re-contamination est toujours possible.
Cas particulier mon animal est MDR1 : c’est à dire qu’il est atteint d’une mutation du gène MDR-1
Les chiens atteints qui appartiennent à des races bergères comme les Bergers Australiens, les Bergers Blancs suisses, les Shetlands, les Colleys, les Bobtails et les Borders Collie ne doivent pas être traités avec des produits contenant des lactones macrocycliques (ivermectine, moxidectine, milbémycine …c’est à dire les spécialités Milbemax®, Program®, Advocate®…) des néonicotinoides, du spinosad (Comfortis®) et de l'émodepside (Profender®). Pour eux ces produits sont dangereux voire interdits !
Pour bien se débarrasser des puces il faut donc s’adapter au cas particulier de votre animal, et traiter son environnement.
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