Une plaie est une affection traumatique caractérisée par une ouverture de la peau et/ou des muqueuses. Selon le moment de prise en charge de la blessure, l’approche thérapeutique diffère :

  • Dans les 12 heures post-traumatisme, la plaie est considérée comme contaminée. Les bactéries sont cantonnées aux tissus morts. La plaie peut être parée, ce qui revient à tondre les poils et à éliminer les tissus morts et les corps étrangers, et être suturée avec un risque infectieux très faible.
  • Après 12 heures, la plaie est infectée. En fonction des caractéristiques de cette dernière (taille, localisation, perte de tissus…), le vétérinaire peut choisir de reporter la suture après traitement antibiotique ou de ne pas suturer du tout.

Comment une plaie cicatrise-t-elle ?

Dans le cas où l’option de suturer n’est pas retenue, la cicatrisation va se dérouler en plusieurs étapes :

Le processus inflammatoire 

La phase vasculaire (ou de latence)

Elle est rapide (moins de 6 heures) et ne provoque aucune modification structurelle de la plaie. La coagulation sanguine permet l’arrêt des saignements. Cette coagulation s’accompagne d’un afflux : 

  • de multiples cellules tels que des globules blancs (qui vont lutter contre une éventuelle infection) ou des cellules de base des tissus à renouveler (futures cellules musculaires, cellules constituantes des vaisseaux sanguins…)
  • de molécules qui seront à la base du processus de cicatrisation (appelées facteurs de croissance).

La phase de détersion

Elle commence environ 6 heures post-traumatisme et dure 3 à 5 jours. C’est durant cette phase que se déroulent la mise au propre de la plaie et la préparation à la phase de réparation (détaillée ci-après). Elle ne s’arrête que lorsque tout obstacle à la cicatrisation (corps étranger, bactéries, débris de tissus morts…) a été éliminé. C’est pendant cette période que peut se former du pus ; ce dernier n’est pas forcément infecté, c’est un ensemble de débris cellulaires et de bactéries phagocytées (certains globules blancs ont la capacité d’ingérer des bactéries pour les éliminer). 

Le processus de réparation

La phase de bourgeonnement (ou de granulation)

Phase au cours de laquelle deux phénomènes se produisent :

  • la prolifération de la « matrice extra-cellulaire », support structurel et biochimique jouant le rôle de ciment entre les futures cellules régénérées, principalement formée de collagène. 
  • la formation de nouveaux vaisseaux sanguins : ce nouveau réseau vasculaire apporte de nombreux nutriments et de l’oxygène nécessaires au renouvellement des tissus et donc au comblement de la plaie. Ces nouveaux vaisseaux sanguins entourés de collagène forment des bourgeons charnus, d’où le nom de la phase.

La phase d’épithélialisation

Phase au cours de laquelle la peau se reforme, le phénomène se déroulant de façon centripète (du bord de la plaie jusqu’en son centre).

Dans quels cas utiliser le spray Aluspray ?

Dans quels cas utiliser le spray Aluspray ?

​L’Aluspray peut être utilisé sur la suture chirurgicale ou directement sur la plaie encore ouverte si l’option de suture n’est pas choisie. Dans ce dernier cas, une bonne utilisation de ce produit s’effectue après a minima un nettoyage et une désinfection de la plaie. Il faut déposer une mince couche de solution sur la zone lésée, 1 à 2 fois par jour selon les cas (léchage, pluie lessivant le produit…).

La solution à pulvériser est composée d’un agent métallique : l’aluminium, qui possède plusieurs caractéristiques favorisant le bon déroulement de la cicatrisation :

  • action mécanique : due à sa présentation sous forme de spray : par « agression » de la peau, il favorise l'épithélialisation par léger tassement des bourgeons charnus ;
  • action antimicrobienne par son effet astringent ;
  • action de catalyseur (= accélérateur) dans la synthèse du collagène ;
  • action de précipitation des protéines à l'endroit de la plaie entraînant une augmentation de la vitesse de cicatrisation.

De plus, la couche de produit ainsi déposée protège la plaie, principalement des mouches, les empêchant d’aller pondre dans les tissus mis à nus suite à l’effraction de la peau.

L'absorption cutanée de l'aluminium étant très faible, l'utilisation de ce médicament pendant la période de gestation ne semble pas poser de problème particulier et son temps d’attente pour la viande et les abats ainsi que pour le lait est de zéro jour.

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