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La Compagnie des Animaux
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Les boiteries du chat
Les boiteries du chat
Les boiteries sont bien identifiées et décrites chez le chien mais elles existent aussi chez le chat bien qu’elles passent plus souvent inaperçues dans cette espèce. A quoi sont dues les boiteries chez un chat ? Comment faire si votre chat boite ? Que pouvez-vous faire à la maison en cas de besoin ?
Qu’est-ce qu’une boiterie chez le chat ?
Une boiterie est une incapacité à se déplacer normalement : elle se traduit par un mouvement inhabituel d’un ou de plusieurs membres et donc d’une modification de la démarche.
Si la boiterie est importante et liée à une douleur il y a souvent une perte d’appui : votre chat marche alors sur trois pattes…
Comme nous ne promenons pas nos chats en laisse matin et soir, la boiterie n’est pas toujours identifiée assez rapidement, et si votre chat ne se déplace plus, elle est parfois invisible. Les seuls signes sont parfois un chat qui ne monte plus sur son fauteuil ou sur le plan de travail, qui ne vous suit plus à l’étage…
Quelles sont les causes de boiterie chez le chat ?
Il y en a de nombreuses, certaines de ces causes sont assez classiques, comme :
- Les traumatismes de l’appareil locomoteur, fractures, ruptures de ligaments, entorses, luxations (rotule, hanche, coude) ou les blessures : coupures, morsures, abrasions (lors d’accident avec une voiture), hématomes… localisées sur les membres ;
- Les soucis de « corps étrangers » comme les épillets, échardes, épines… plus ou moins visibles ;
- Les infections qui donnent lieu à des abcès ;
- Les piqûres d’insectes notamment sur l’extrémité des membres ;
- Les dégénérescences ostéo-articulaires comme l’arthrose après un traumatisme ou sur les sujets âgés ;
- L’obésité peut également modifier la démarche et finir par fragiliser certaines articulations ;
- Enfin, les tumeurs localisées aux membres comme les ostéosarcomes par exemple….
D’autres plus sont plus rares comme les thrombo-embolies et les atteintes neurologiques ayant pour conséquences des atteintes de la fonction motrice.
Que pouvez-vous faire à la maison en cas de boiterie subite chez votre chat ?
Le mieux est d’empêcher que votre chat ne fasse des « bêtises » supplémentaires en bougeant trop en sautant sur les meubles et en courant partout. Il faut donc essayer de le limiter un peu dans ses mouvements. Le limiter à une pièce dans laquelle il aurait toutes ses affaires (gamelle, litière, couchage) sur une après-midi va vous permettre parfois d’y voir plus clair.
Cette restriction d’espace va vous permettre de l’observer ou de le manipuler pour avoir une meilleure idée de la cause de la boiterie : de nombreuses causes ne seront malheureusement pas forcément visibles (arthrose, fracture non ouverte, entorse, abcès débutant, épillet remonté sous la peau…) et d’autres oui (petites plaies, épillet juste piqué entre les doigts, fracture ouverte bien sûr, etc.). Les petits bobos pourront parfois être traités à la maison (retrait d’épillet, soins locaux sur une petite plaie…) avec l’aide de désinfectants pour chats notamment.
S’il se laisse faire, ce qui n’est jamais évident avec un chat non entrainé, lorsqu’un des membres est gonflé, vous pouvez appliquer un sachet de surgelés (de petits pois par exemple) avec un tissu (torchon) en écran pour tenter de diminuer un peu le gonflement et l’inflammation le temps de vous rendre chez un vétérinaire.
Comment sont traitées les boiteries de votre chat ?
Dans le cas des traumatismes de l’appareil locomoteur (fractures, ruptures de ligaments, entorses, luxations…) le but est de « réparer » éventuellement avec une chirurgie lorsque c’est nécessaire. La plupart des procédures se feront donc sous anesthésie, même pour des chats âgés ; en effet, aujourd’hui une anesthésie est possible car le chirurgien tient compte de l’âge pour mettre en place un protocole personnalisé le moins risqué possible de manière à ne pas laisser souffrir votre animal.
Dans le cas d’abcès, liés à des morsures, et particulièrement fréquents lorsque les chats ne sont pas stérilisés (le risque de bagarres est alors important), le traitement est réalisé également par une chirurgie, plus ou moins associée à un traitement antibiotique, ce dernier n’étant « pas systématique » si la chirurgie a permis de nettoyer correctement l’infection. Lors des bagarres, la plus grande difficulté est de déceler la morsure avant la formation de l’abcès car elle n’est pas toujours visible chez le chat et les germes sont « inoculés » comme avec une pointe d’aiguille par l’intermédiaire des dents très pointues dans cette espèce.
Dans le cas de l’arthrose, comme chez le chien, des compléments alimentaires chondroprotecteurs comme le Seraquin ou le Flexadin pour chat par exemple, les omega 3 avec l’Agepi omega 3 ou encore le Miloa omega supp seront une aide non négligeable en plus des anti-inflammatoires (sur ordonnance) et notamment par une alimentation dédiée…
Si votre chat est obèse, et que cela est en partie responsable de sa boiterie, vous pouvez choisir une gamme qui permet la gestion de l’obésité comme :
- le Hill’s « Metabolic » ou le Hill’s R/D ;
- le Proplan Feline ;
- les « W » de chez Virbac : le Virbac Weight loss & diabetes quand le surpoids de votre chat dépasse plus de 30% ou le Virbac Weight loss & Control quand son surpoids est inférieur à 30%;
- le Cat Satiety de chez Royal Canin.
Pour les chats obèses, il existe également des aliments permettant de perdre du poids voire des gamelles anti-glouton si besoin.
Dans le cas des piqures d’insectes, certaines actions sont possibles, il faut agir en fonction de l’insecte concerné : ceux qui déclenchent des boiteries sont souvent des guêpes ou des abeilles qui l’auront piqué… Le choc anaphylactique est alors fréquent et c’est une urgence vétérinaire. La poche de surgelés permet souvent de ralentir le problème le temps d’aller chez le vétérinaire (en faisant attention en la posant sur la zone touchée de mettre un tissu en écran).
Le traitement des tumeurs responsables des boiteries se fait au cas par cas, après une confirmation (radiographie, scanner) et le retrait chirurgical se fait alors en fonction de la localisation et du « bilan d’extension » c’est-à-dire de l’existence d’éventuelles métastases avant d’amputer le membre touché. Chez le chat ce sont le plus souvent des ostéosarcomes qui sont opérés quand c’est possible (situé à l’extrémité du membre par exemple, sur la colonne vertébrale il sera plus délicat d’intervenir).
Lorsque les boiteries sont prises en charge rapidement, leur pronostic est généralement bien meilleur, même dans le cas d’un cancer de l’os. N’hésitez pas à regarder de plus près comment votre chat se déplace, surtout s’il est âgé. Souvenez-vous que le chat communique peu : en matière de symptômes, son répertoire est limité et lorsque les signes apparaissent, c’est souvent que la maladie est bien avancée. S’il est âgé, ne passez pas à côté de l’installation de l’arthrose, c’est aujourd’hui une maladie bien prise en charge.
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