​Les chevaux sont fragiles sur le plan respiratoire, de nombreuses causes peuvent aboutir à une inflammation pulmonaire chronique (processus assez semblable à l’asthme chez les êtres humains), et si cette inflammation persiste trop longtemps, des lésions irréversibles s’installent dans les poumons, ce sont des lésions dites d’emphysème.

Quel sont les symptômes d'une inflammation pulmonaire chronique chez cheval ?

On peut considérer qu’un cheval sur 2 est ce qu’on appelle un « tousseur chronique », c’est-à-dire qu’il a développé un niveau d’inflammation pulmonaire plus ou moins importante, mais de toute façon présente à bas bruit.

L’Emphysème chez le chevalLe symptôme à surveiller est essentiellement la toux. La seule toux « normale » chez les chevaux est celle qu’on peut entendre en début de travail, lorsque le cheval va commencer l’exercice physique (début de travail au trot ou au galop), et qu’il tousse deux ou trois en vous arrachant les rênes, avec une toux forte, grasse, pour décrasser ses poumons.

Toujours se rappeler qu’hormis une quinte de toux normale en début de travail, toutes les autres toux sont anormales :

  • Toux en cours de travail
  • Toux en fin de travail
  • Toux au box
  • Toux au pré
  • Toux pendant un transport

Quelles sont les causes d'une inflammation pulmonaire chronique chez cheval ?

Les infections

Il existe de nombreuses infections chez les chevaux qui atteignent l’appareil respiratoire :

  • des virus (comme la Grippe, la Rhinopneumonie, …),
  • des bactéries (cas de la Gourme), voire des champignons ou des moisissures.
L’hygiène et les vaccinations permettent de les protéger au mieux.

Les causes environnementales 

 

On évoque parfois des allergies à certains pollens ou moisissures, mais ce qui est surtout à incriminer ici ce sont les conditions de vie confinées dans des espaces trop restreints et mal ventilés, dans lesquels l’air est souvent chargé d’ammoniac (urine des litières de box) et de poussières fines qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons.

Qu'est-ce que l'Emphysème Pulmonaire Chronique chez le cheval ?

Au stade de l’inflammation pulmonaire chronique (maladie nommée BPCO : Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive, ou COPD en anglais), les choses sont encore réversibles. Mais si cette maladie s’installe et dure, des lésions irréversibles s’installent au plus profond de l’appareil respiratoire.

Emphysème Pulmonaire Chronique chez le cheval
1 Pharynx - 2 Œsophage - 3 trachée - 4 Naseaux - 5 Cornets nasaux - ​6 Sinus
​7 Volutes nasales - 8 Bronches principales - 9 Bronches et bronchioles - 10 Poumons - 11 Cœur

Sur ce schéma général, vous pouvez observer l’appareil respiratoire dans son entier, depuis les naseaux jusqu’au niveau microscopique des bronchioles et alvéoles terminales.

Les bronchioles terminales (particulièrement longues chez les chevaux, ce qui est une des causes de leur fragilité respiratoire) finissent dans de petits sacs microscopiques, les alvéoles pulmonaires, et c’est uniquement à leur niveau qu’à lieu la respiration, c’est-à-dire les échanges gazeux entre l’air inspiré et le sang : absorption d’oxygène et rejet de gaz carbonique. 

Emphysème Pulmonaire Chronique chez le chevalUne fois bouchées par une accumulation de mucus (glaires de lubrification des conduits pulmonaires) hypersécrété lors de l’inflammation, l’air ne passe plus.

Lorsque l’alvéole, lésée et comprimée, éclate, et perd sa fonction définitivement, on parle d’emphysème.

Lorsque les alvéoles éclatent, les lésions sont irréversibles, les poumons perdent progressivement, au fur et à mesure de l’extension des lésions, leurs capacités respiratoires, et le cheval devient de plus en plus intolérant à l’effort.

Comment soigner un cheval emphysémateux ?

Pour éviter que les lésions s’aggravent, la première mesure à prendre est de le faire vivre dehors, au pré, avec un abri, mais en lui évitant au maximum toute source d’inflammation dans son environnement.

Des traitements médicamenteux peuvent être prescrits pas votre vétérinaire. Ils visent à baisser l’inflammation et aident à la dilatation des bronches pour permettent à l’oxygène d’arriver plus facilement jusqu’aux alvéoles encore fonctionnelles. Ces traitements peuvent être continus, ou en cure, ou en cas d’urgence lorsque ces chevaux font ce qu’on appelle des « accès de pousse », qui s’apparentent à une crise d’asthme aiguë, une véritable crise d’asphyxie pour le cheval, et correspondent à une vraie urgence vétérinaire

Des produits de soins de confort peuvent aider ces chevaux sur le long cours, ils visent le plus souvent à fluidifier le mucus respiratoire (= liquide visqueux qui tapisse tout l’appareil respiratoire) pour éviter qu’il ne devienne trop solide et encrasse les poumons

En conclusion, si les lésions anatomiques d’emphysème sont présentes, et selon le pourcentage de poumon inutilisable (savoir qu’un cheval peut vivre avec 20% de ses poumons s’il ne fait aucun effort), le cheval ne pourra plus faire du sport de façon intense, il s’essoufflera et ne tiendra pas l’effort. Mais rien ne l’empêche de vivre une vie calme et confortable au pré, et même de faire de la balade, à condition que tout soit mis en œuvre pour éviter l’aggravation et l’extension de lésions pulmonaires.

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