Sujet à la mode s’il en est, les discussions sont vives lorsque l’on parle d’éducation positive et tout de suite les passionnés s’enflamment. Vous ne savez pas de quoi il s’agit ? C’est très simple : ce sont des méthodes qui utilisent uniquement la motivation de votre animal pour lui permettre d’apprendre.

L’éducation positive, qu'est-ce c'est ?

Il s’agit d’un concept assez flou, fondé sur des méthodes non brutales, n’utilisant ni la force ni la punition et a fortiori évidemment pas la douleur ! Ces méthodes utilisent au contraire le gagnant-gagnant : tout ce qui est « positif » pour votre animal, et donc pour vous, c’est-à-dire tout ce qui lui donne envie de faire ce que vous proposez.

Dans le milieu de l’animal de compagnie, on en parle généralement dans le cadre de l’éducation canine mais cette méthode s’applique en réalité à tous les individus animaux capables d’apprendre, donc bien évidemment à tous les mammifères dont nous faisons également partie… Les neurosciences ont également apporté leur pierre à l’édifice en montrant que ces techniques positives psychologiquement sont bien plus efficaces, que les « négatives » c’est-à-dire l’utilisation de la force et de la punition.

Quels sont les outils utilisés pour l'éducation positive ?

ROYAL CANIN NUTRITION DOG EDUC 50 GLes outils utilisés sont bien sûr des récompenses comme la friandise, outil principal de l’éducation positive et motivation primaire sans égal.

Quoique !? Certaines études récentes montrent en effet que la motivation d’un chien (études réalisées sur Canis lupus familiaris, notre chien domestique) est parfois équivalente face à un choix entre une friandise et l’indication de l’être humain. En effet, il semblerait qu’entre l’attrait d’une aucisse et le doigt qui montre quelque chose, nos chiens montrent une réponse équivalente.

Le résultat est étonnant mais il prouve qu’il y a bien plus entre l’homme et son chien qu’une banale récompense alimentaire ! 

Comment éduquer son animal de manière positive ?

Il faut commencer par bien connaître l’espèce et les caractéristiques de l’individu à qui vous envisagez d’apprendre quelque chose. Si vous ne savez pas comment votre animal voit, sent, entend, se déplace, si vous ne connaissez pas ses goûts alimentaires, et si vous ne connaissez pas son caractère et son niveau de réaction émotionnel, cela va être bien difficile. Disons que si vous ne savez pas que votre chien est sourd, vous ne comprendrez pas que l’appeler ne sert à rien. S’il n’aime pas manger, qu’il est indifférent aux friandises et qu’il n’a pas faim, il sera bien compliqué de l’intéresser… S’il a peur dans la rue ou est un chien craintif, vous aurez du mal à lui apprendre quelque chose à l’extérieur, son cerveau sera ailleurs, noyé dans ses émotions et incapable d’apprendre !

Observez-le : vous saurez plus facilement quels sont ses centres d’intérêt. Jouer avec un ballon est parfois plus excitant pour certains que de venir chercher un gâteau pour chien, fusse-t-il en forme d’os, ce détail c’est plutôt pour vous !

Une fois que vous avez trouvé LA motivation de votre animal, comme la petite tranche de crevette pour votre chat, il faut que votre demande soit compréhensible. Par exemple, demander de s’assoir à un chien ou un chat qui ne l’a jamais fait, demande d’abord qu’il comprenne le mot « assis ». Pour cela vous pouvez récompenser (avec le petit morceau de crevette) en prononçant le mot « assis » lorsque votre chat le fait de lui-même. A chaque fois et jusqu’à ce qu’il ait associé le mot et la position. Vous pourrez ensuite dire « assis » et voir votre chat s’assoir dans l’espoir d’obtenir un autre morceau de crevette (qu’il faudra lui donner bien sûr). 

Attention, certains se lassent vite et font facilement et parfaitement ce qu’on leur demande puis ne le font plus si c’est trop répétitif et qu’ils sont noyés dans les félicitations ou bien trop gavés de friandises… la motivation doit garder toute sa valeur.

L’éducation positive exclut toute punition et bien sûr l’usage de la douleur !

Plus lente parfois à produire son effet, il est en revanche démontré, et notamment chez le cheval, que si la consigne est claire, et la motivation intéressante comme la carotte (… qui a d’ailleurs donné l’expression « une carotte » = une motivation pour d’autres ongulés) l’individu apprend, peut être lentement, mais de façon plus ancrée et plus durable qu’à coup de cravache, maltraitance « ordinaire » encore bien trop pratiquée ! On peut le comprendre.

L’éducation positive n’est pas une nouveauté

Pratiquée de tout temps sans la nommer, ce terme à la mode rassemble des méthodes parfaitement décrites dans les traités de cavalerie et d’équitation datant de plusieurs siècles en arrière.  Cependant, l’usage de ce terme pour l’éducation et les apprentissages de nos animaux accompagne plus récemment l’évolution observée dans les méthodes éducatives de l’enfant depuis presque un siècle. En effet, comme pour les enfants la « parentalité positive », « l’éducation positive » de nos animaux se veux l’écho d’une société dans laquelle le bien-être animal est enfin pris en compte.

Dr Muriel Alnot, vétérinaire et rédactrice