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La Compagnie des Animaux
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Les pathologies équines liées au transport
Les pathologies équines liées au transport
Nous faisons suite à l’article traitant du transport des chevaux pour aborder les problèmes de santé que peut causer un transport long.
Il faut être conscient que :
- Un transport est un stress : donc baisses des défenses immunitaires et risque d’émergence de maladies.
- Un transport est un effort : donc il va engendrer une fatigue, plus ou moins importante selon les chevaux.
- Un transport est un risque d’accidents et de blessures.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les accidents et blessures sont loin d’être les premiers problèmes rencontrés ; les deux risques majeurs concernent l’appareil respiratoire (Fièvre de transport) et l’appareil digestif (Coliques).
Les problèmes respiratoires : La fièvre de transport
Liée à une mauvaise gestion des courants d’air, de la poussière, de la température du camion (chaleur ou froid), des couvertures des chevaux, auquel s’ajoute le stress et la fatigue, et pour un part les allergies parfois, la « Fièvre de transport » est une pneumonie aiguë (congestion plus ou moins infection des poumons), donc urgente et potentiellement grave.
Symptômes de la fièvre de transport
Les symptômes apparaissent pendant le transport ou dans les 24 heures qui suivent. Ce sont surtout un abattement intense, parfois une anorexie (le cheval refuse de s’alimenter), et un pic de température pouvant monter jusqu’à 40 °C.
A ne pas confondre avec une hyperthermie de transport qui donne une fièvre modérée (38,5 ° C) pendant 2 à 3 heures après le transport et sans abattement.
Traitement de la fièvre de transport
Il faut impérativement que le cheval soit vu par un vétérinaire, au plus vite, et donc ne pas hésiter à dérouter le camion vers la clinique la plus proche. Le vétérinaire instaurera un traitement à base d’antibiotiques puissants et de perfusion.
Si les choses sont prises à temps, le cheval peut se remettre très vite, en 48 heures parfois, comme s’il ne s’était rien passé.
Comment préparer son cheval au transport sur le plan respiratoire ?
- Bien connaître son cheval, et s’il est fragile sur le plan respiratoire, ne pas hésiter à le mettre sous traitement avec inhalations et/ou sirop ;
- Donner de la vitamine C pour soutenir le système immunitaire ;
- Bien gérer la ventilation du camion : l’air doit être renouvelé mais sans courants d’air et poussières ;
- Bien gérer les chemises et couvertures : on a toujours tendance à trop couvrir ;
- Surveiller l’absence de toux ;
- Prendre la température matin et soir, et plus si doute.
Les problèmes digestifs : Les coliques
Un long transport va perturber la digestion d’un cheval, d’une part parce que cela va changer son rythme et ses habitudes alimentaires, d’autre part parce que le stress et la fatigue peuvent engendrer de problèmes de flore digestive et de transit (vitesse de la progression des aliments dans les intestins).
Tous ces problèmes sont regroupés sous la dénomination « Coliques », ce terme indiquant seulement une douleur d’origine digestive, le cheval a « mal au ventre ».
Ce peut être passager et peu grave, ou au contraire très grave et engageant le pronostic vital.
Symptômes des coliques
Cheval douloureux, agité, qui tente de se coucher (donc un cheval qui tente de se coucher lors d’un transport alors qu’il est attaché par le licol doit entraîner un arrêt et un examen), qui se regarde les flancs (ce qui est impossible à observer pendant un transport). Si la colique est liée à une perturbation de la flore digestive, on peut avoir de la diarrhée, qui fait tout autant mal au ventre qu’une constipation.
- Si les signes sont modérés, un chauffeur ou accompagnateur jugera peut-être que l’on peut continuer, car parfois les coliques sont dues au stress du transport et disparaîtront à l’arrivée.
- Si des signes d’agitation et de douleur aiguës sont présents, il est impératif de dérouter le camion vers la clinique vétérinaire la plus proche pour que le cheval soit pris en charge.
Comment préparer son cheval au transport sur le plan digestif ?
- Veiller à bien vermifuger vos chevaux ;
- Donner une demi ration la veille au soir et du foin à volonté ;
- Donner des probiotiques (*) pour aider la flore intestinale ;
- Pendant le transport faire des arrêts au moins toutes les 4 heures, proposer du foin, de l’eau, et si le transport est très long fractionner au mieux les concentrés pour donner une demi ration par jour ;
- Éviter les filets à foin qui restent attachés pendant tout le transport, c’est une source de poussière, d’accident, et le cheval aura soif ;
- Bien surveiller l’état général, le comportement et les crottins à l’arrivée.
(*) Les seringues de Flore Process soutiennent efficacement la flore digestive. Donner une seringue par jour dans la bouche pendant 3 à 5 jours, en commençant 2 jours avant le transport.
Les accidents de transport
Comme nous l’avons dit, c’est bien plus rare, et heureusement. Les protections dont nous avons parlé dans notre précédent article permettent d’assurer une bonne prévention par rapport aux « atteintes » (mot qui désigne les contusions ou petites blessures).
Les accidents graves arrivent parfois, et il est essentiel de penser avant tout à la circulation, la pire des situations étant représentée par un cheval qui s’échappe au milieu des voitures.
Dr Aude Lhérété, vétérinaire et rédactrice