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La Compagnie des Animaux
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Comment protéger les tendons et ligaments des chevaux ?
Comment protéger les tendons et ligaments des chevaux ?
Les tendons et les ligaments des chevaux sont des structures fibreuses essentielles dans le fonctionnement de l’appareil musculosquelettique.
Qu'est-ce qu'un tendon et un ligament ?
Le tendon
C’est la terminaison fibreuse d’un muscle qui s’attache sur un os. Il y a donc environ deux fois plus de tendons que de muscles puisqu’il y en a un de chaque côté du corps charnu du muscle. Certains tendons sont très longs, d’autres très courts. Les tendons les plus connus chez le cheval sont les deux qui longent les membres à partir du genou et du jarret pour s’attacher sur les os du pied, permettant la flexion des membres. Ce sont le FSD (Fléchisseur Superficiel du Doigt, ou « perforé »), et le FPD (Fléchisseur Profond du Doigt, ou « perforant »).
Le ligament
Un ligament a une structure identique à celle d’un tendon, des fibres de collagène très solides. Mais un ligament s’attache directement d’un os à un os, leur nombre est très élevé, plusieurs pour chaque articulation, permettant ainsi aux articulations de fonctionner « dans le bon sens » et assurant leur stabilité. Les ligaments sont courts, s’attachant juste au-dessus et juste en dessous d’une articulation. Sauf le ligament le plus connu chez les chevaux qui est le Ligament Suspenseur du Boulet, nommé plus communément « le suspenseur », et bien souvent confondu avec un tendon vu sa longueur . Mais c’est bien un ligament, dont l’insertion haute se situe derrière le genou, et les insertions basses au niveau du boulet.
Pourquoi faut-il protéger les tendons et ligaments des chevaux ?
Ces trois éléments anatomiques (les deux tendons fléchisseurs du doigt et le suspenseur du boulet) sont souvent qualifiés de « point faible » des chevaux. Ils sont soumis à de telles contraintes et mouvements répétés, que les fibres qui les constituent peuvent se déchirer, de façon lente et progressives, ou brutale sur un mauvais mouvement ou un choc, une contusion.
On parle alors de « tendinite » s’il s’agit d’un tendon, ou de « desmite » si c’est un ligament.
Le traitement peut être médicamenteux et/ou chirurgical, mais de toute façon il entraîne une période de repos longue, de 6 mois à 1 an.
Comment prévenir les atteintes ligamentaires et tendineuses chez le cheval ?
Elle passe par une bonne gestion du travail, une surveillance attentive, des petits soins, et une bonne protection.
Ce qu’il faut éviter :
- Un travail sur un sol mou, qui va entraîner une élongation des tendons ;
- Galoper sur un sol irrégulier, qui va entraîner de fortes contraintes au niveau des ligaments ;
- Travailler malgré une déformation douteuse, ou une chaleur anomale des tendons, car si c’est un début de tendinite, vous allez aggraver les choses.
Ce qu’il faut faire :
- Observer les tendons avant et après le travail ;
- Faire parer et ferrer régulièrement, car de mauvais aplombs peuvent entraîner des contraintes de l’appareil ligamentaire et tendineux ;
- Doucher les membres à l’eau fraîche après le travail ;
- Faire des soins à base de terre (argile) lorsque le travail est plus intense ;
- Protéger au box et pendant le travail pour soutenir les membres.
Comment protéger les tendons et ligaments des chevaux ?
Au box
On utilise des bandes dites de repos, qui évitent les contusions, et aident au drainage lymphatique en cas d’engorgement. Elles sont en coton, peu élastiques ; on les enroule après avoir posé sur le membre un carré de tissus molletonné (nommé « coton »). Les « Stables boots » sont une alternative aux bandes de repos.
En voyage
On utilise des protections dites « de transport », qui couvrent au maximum le bas des membres
Au travail
On utilise soit des bandes et des guêtres. Les bandes ont un double effet de soutien et de protection, les guêtres sont surtout des protections contre d’éventuelles contusions.
- Bandes de Polo : Elles sont en tissu de type « polaire », posées directement sur les membres, elles représentent un soutien léger.
- Bandes de travail : Plus élastiques, posées directement sur les membres, de façon plus tendue, elles apportent un soutien plus fort mais demandent de l’expérience pour être posées correctement et sans risque : en effet, si elles sont mal posées, avec une tension trop forte, on risque ce qu’on nomme un « tour de bandes », c’est à dire une inflammation et un œdème réactionnels.
- Guêtres : Selon le choix du cavalier, elles peuvent laisser libre la partie avant du membre, ou en faire le tour complet.
D’autres types de protections existent pour les chevaux (protèges boulets, cloches, …), mais nous nous sommes limités à celles qui visent principalement les deux tendons, fléchisseurs superficiel et fléchisseur profond, et du ligament suspenseur du boulet.
Dr Aude Lhérété, vétérinaire et rédactrice