Lorsqu’on est une personne désirant adopter un animal et qu’on vient d’emménager dans un appartement, on hésite à adopter un chat. Dans le même cas, lorsqu’on vient d’acheter une maison, la question de l’adoption d’un chien se pose souvent.

Et dans le cas de l’achat d’un terrain ? Dans ce cas, l’animal qui pourrait être adapté et qu’on serait tenté d’adopter est le mouton. Ces mammifères herbivores, que l’on trouve tout autour du monde et adaptés à des climats très diversifiés, ont une espérance de vie s’étalant de 6 à 14 ans et sont souvent élevés en troupeaux de bétail, ou encore dans des fermes.

Mais il est possible de les accueillir dans son terrain personnel. Avant cela, il y a des questions à se poser et des informations à recueillir pour s’assurer de recevoir ses moutons dans des conditions optimales.

Pourquoi choisir un animal comme mouton chez soi ?

Toutes les personnes désireuses d’accueillir des moutons ne le sont pas pour les mêmes raisons. Les connaître permet de mieux choisir certains paramètres (comme la race, la surface, l’alimentation...), et de s’assurer, comme pour l’adoption de n’importe quel autre animal, qu’il ne s’agit pas d’une envie passagère.

Un mouton peut être choisi pour entretenir un terrain, il permet également d’éliminer certaines mauvaises herbes qui sont la cause d’allergies humaines, et ses excréments sont un très bon engrais pour le potager. Les moutons sont de plus en plus adoptés dans le cadre du développement de l’éco-pâturage.

On peut également décider de vouloir des moutons lorsqu’on souhaite récolter de la laine, avoir du lait pour faire du fromage, ou encore pour la viande.

Le mouton de Jacob

Quelle race de mouton choisir d’élever ?

Il faut savoir qu’il existe environ 46 races de moutons disponibles en France. La race choisie doit être adaptée à la raison pour laquelle on souhaite accueillir des moutons.

Si l’on choisit d’avoir des moutons d’ornement ou pour entretenir un terrain, on peut se tourner vers des races rustiques qui, en plus, seront moins exigeantes dans leur alimentation. On peut par exemple citer les moutons d’Ouessant qui sont petits et dociles, le mouton de Jacob qui peut avoir de 2 à 6 cornes, ou la Thônes et Marthod.

Pour la laine, on peut choisir le Mérinos ou encore les brebis Solognotes, qui auront une toison épaisse et adaptée à la tonte pour la laine.

Si l'on souhaite produire du fromage, le lait de la Lacaune permettra l’élaboration de Roquefort. Les Manech sont également très reconnus comme races laitières.

Pour la viande, on peut choisir les North County Cheviot, les Southdown ou encore les Dorset Down.

Dans tous les cas il est essentiel de demander à l’éleveur des conseils et des informations sur le caractère, le comportement, les besoins et les atouts de la race envisagée.

La race choisie doit aussi être adaptée à la valeur nutritive de la pâture du terrain possédé. Quelle que soit la race, l’idéal est d’adopter les moutons peu de temps après le sevrage, ils s’adapteront mieux, seront plus dociles, et auront une vie plus longue auprès de leur propriétaire. Mais, il est aussi possible d’adopter des brebis de réforme par exemple.

L'alimentation du mouton : conseils pratiques

L’alimentation des moutons est essentiellement basée sur l’herbe du pâturage. Cependant, en hiver l’herbe peut manquer. Dans ce cas-là, un apport énergétique supplémentaire est nécessaire. On peut donc supplémenter avec du foin mais aussi des céréales.

Ces derniers doivent être un mélange adapté aux ovins et distribués en quantité raisonnable. Un apport en sels minéraux est aussi indispensable, on peut donc disposer des blocs à lécher ou de la poudre. Si on envisage de la reproduction, il faudra aussi apporter des compléments alimentaires aux brebis après l’agnelage.

Les moutons boivent environ 10L d’eau par jour, elle doit donc être à volonté et renouvelée tous les jours.

Le Merinos

Les préparatifs avant l'arrivée du mouton

Il faut tout d’abord s’assurer d’avoir le terrain adéquat. En effet, un mouton a besoin au minimum de 200 à 300 m², auxquels on rajoute 100 m² supplémentaires pour chaque animal ajouté. Étant donné qu’il y aura sûrement besoin de rotation sur 2 pâtures et éventuellement d’un enclos, beaucoup conseillent 2000m² pour 2 moutons.

Il faut savoir que le mouton est un animal grégaire, il doit vivre avec au moins un compagnon et dans l’idéal il faudrait constituer des groupes de 4 à 8 moutons. Si on envisage de faire de la reproduction, il faut considérer le fait que les moutons forment des harems constitués d’un mâle pour 2 à 5 femelles.

Le terrain devra être clôturé pour éviter que les moutons ne s’échappent, pour les protéger des prédateurs et éviter qu’ils ne détruisent par exemple un potager. Sur ce terrain, il est également fortement recommandé de construire un abri qui permet une protection contre le vent, la pluie ou le soleil pendant l’été. Il peut être intéressant de pailler cet abri. Enfin, un abreuvoir avec de l’eau à volonté, propre et fraiche, doit être disponible.

Pour préparer la venue de son mouton, il faut aussi s’assurer d’en être financièrement capable. Tout d’abord, un mouton coûte entre 100 et 550€ environ. Il faut aussi prendre en compte les frais d’identification et de recensement, mais aussi ceux vétérinaire et d’entretien. 

La santé du mouton

Le mouton est un animal qui peut être sensible aux changements, comme celui de pâture qui entraîne ensuite une plus grande sensibilité aux parasites et l’apparition de diarrhées. Quand un mouton est malade, il y a des signes qui permettent de le savoir. Il va avoir un comportement différent des autres moutons, se tenir à l’écart, être plus lent et léthargique.

Certaines maladies sont plus fréquentes que d’autres chez le mouton :

  • Infection respiratoire qui se manifeste par des écoulements au niveau des naseaux ;
  • Sensibilité à certaines bactéries, comme la Listeria, qui provoquent des atteintes neurologiques et que l’on reconnaît à un mouton à la tête penchée ;
  • Diarrhées provoquées par des parasites ou maladies intestinales ;
  • Affection de la laine comme les puces ou les mites ;
  • Tremblements dus à une acidose ;
  • Boiteries causées par un mauvais entretien des onglons ou par un terrain escarpé ;
  • Torsion d’estomac ou d’intestin qui se produit parfois lors d’une course.

la Thônes et Marthod

Quels sont les soins à apporter chez le mouton ?

Il faut tondre régulièrement les moutons afin que la laine ne les gêne pas. On considère que cela doit être fait au moins une fois par an. Comme ils sont sensibles aux parasites intestinaux, ils nécessitent une vermification régulière. Celle-ci doit être réalisée au moins au moment de la tonte et on peut supplémenter par un traitement externe contre les poux et la gale notamment. Enfin, il faut régulièrement tailler les onglons.

Quelles démarches légales pour accueillir un mouton chez soi ?

Depuis 2005, la loi impose à tout détenteur d’ovins de posséder un numéro national d’exploitation à 8 chiffres. Ce numéro peut être obtenu auprès des Établissements de l’élevage (EDE), présents dans tous les départements. La Chambre d’Agriculture du département peut aider dans les démarches. Depuis 2001, les moutons doivent porter une boucle d’identification accompagnée d’un transpondeur avant leurs 6 mois. Enfin, l’éleveur doit tenir à jour un registre d’élevage.

Lors des démarches de déclaration de la détention de moutons, il faut s’adresser à la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) ou la Maison de l’élevage du département ou de la région. Durant cette procédure, il sera demandé de désigner un vétérinaire sanitaire qui réalisera une prise de sang pour écarter tout cas de brucellose ovine.

La Manech

Accueillir un mouton dans son terrain est donc tout à fait envisageable une fois que toutes les conditions nécessaires à son entretien et son bien-être sont réunies. Comme pour tous les animaux, cette adoption nécessite de s’être renseigné au préalable et de disposer des ressources financières nécessaires.

Enfin, il faut s’être assuré d’avoir réalisé les démarches légales imposées. Il est à prévoir qu’avec les considérations croissantes d’écologie et de préservation de la biodiversité, les moutons seront de plus en plus plébiscités dans le cadre de l’éco-pâturage.

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