LES MALADIES RESPIRATOIRES CHEZ LE CHIEN : symptômes, traitements et prévention

Les maladies respiratoires chez le chien peuvent être causées d’origine très diverses, causées par des infections virales, bactériennes, fongiques ou parasitaires, des allergies, des irritants environnementaux, des anomalies anatomiques, des troubles auto-immuns, des tumeurs... il est donc important de connaitre les signes qui permettent de les distinguer pour pouvoir mettre en place un traitement le précoce possible.

La toux de chenil ou trachéobronchite infectieuse canine 

La toux de chenil est un exemple de toux et trachéite, c’est-à-dire d’une atteinte avec inflammation des voies respiratoires supérieures. Elle se développe surtout dans les chenils (d’où son nom) où la proximité des chiens est importante et favorise sa transmission. Elle provient d’une atteinte par la bactérie Bordetella bronchiseptica,ou par le virus Parainfluenza canin et d’autres agents infectieux (Adenovirus canin de type 2, Coronavirus respiratoire, bactéries Mycoplasma, Pasteurella), chez les animaux dont le système immunitaire est faible ou immature. Elle se manifeste par des quintes de toux, fortes et répétées, avec des sécrétions (yeux et narines qui coulent) des éternuements et parfois de régurgitations…et provient d’une atteinte de la trachée (trachéite), du pharynx (pharyngite) et parfois des bronches (bronchite). Elle dure quelques semaines voire plus chez des chiens très affaiblis et peut même se compliquer en pneumonie.

Le traitement dépend des agents infectieux impliqués et des symptômes observés : antibiotiques, anti-inflammatoires, antitussifs et parfois de substances pour faire des inhalations (Respicat,Respiphytol, Respi de Miloa ...) La seule possibilité de prévention est la vaccination et de bonnes pratiques d’hygiène notamment dans les chenils d’élevage :

  • Une bonne aération des locaux
  • Un degré d’hygrométrie voisin de 60%
  • Une température ambiante entre 18 à 20 °C
  • Des nettoyages réguliers
  • Une densité de population limitée
  • Des quarantaines pour les nouveaux arrivants.

 

La Bronchopneumonie 

C’est une maladie respiratoire inflammatoire d’origine infectieuse qui atteint les bronches et les alvéoles pulmonaires. Elle est souvent due à des complications (infections secondaires) lors de maladies infectieuses bactériennes, virales ou fongiques (toux de chenil, maladie de Carré...) ou de l’inhalation de corps étrangers. C’est un exemple d’insuffisance respiratoire chez le chien. Elle se traduit par de la toux avec des expectorations parfois purulentes, une baisse d’appétit, un essoufflement, de la fatigue, de la fièvre, des convulsions, une dyspnée et des sons « crépitants » à l’auscultation.

Les brachycéphales sont beaucoup plus atteints que les autres races, les vieux chiens sont également plus à risque.

La pneumonie chez le chien doit toujours être prise en charge par des médicaments antibiotiques, antalgiques, anti-inflammatoires, parfois une oxygénothérapie, des mucolytiques et la mise en place de perfusions adaptées, en fonction de la cause première.

Des analyses bactériologiques seront menées pour choisir l’antibiotique adapté : le prélèvement se fait sous sédation dans les bronches, à l’aide d’un petit tube inséré dans la trachée. Une fois le traitement effectué, des compléments alimentaires peuvent aussi être ajoutés parfois comme le Respyl.

 

L’œdème aigu du poumon (OAP) chez le chien

L’œdème (dans un tissu) est l’augmentation du volume de ce tissu, dû à un remplissage anormal par du liquide. On parle de liquide « interstitiel », composé principalement d’eau mais aussi de cellules et de composés comme des protéines…

Cet œdème est dans ce cas localisé dans les poumons : on parle alors d’œdème pulmonaire. Un liquide envahit les poumons et prend la place du volume d’air qui permet habituellement leur bon fonctionnement pour oxygéner les tissus.  Lorsque cet envahissement est brutal et important, on parle d’œdème « aigu », c’est une urgence vétérinaire vitale.

L’OAP entraine des difficultés respiratoires (dyspnée) importantes d’apparition brutale, c’est à dire des mouvements plus rapides, plus amples et une respiration difficile : des sifflements lors des inspirations, des crachats rosés (lorsque l’œdème est important), des moments de suffocation (le chien s’étouffe), une tachycardie, de la toux de faible intensité, une diminution de la coloration des muqueuses (elles deviennent très pâles) et des mouvements de panique importants…voire une léthargie et/ou une syncope. C’est une maladie très sévère, dont les signes sont une bonne indication pour évaluer l’intensité de l’œdème et des lésions qu’il a créé dans les poumons.

Les signes cliniques sont la première étape du diagnostic, ils permettent de faire l’hypothèse de l’existence d’un œdème pulmonaire. Le diagnostic de certitude sera ensuite établi par des radiographies du thorax qui permettent de montrer un aspect blanc des poumons (l’air apparaît en noir d’habitude) et il pourra être complété par une échographie cardiaque, notamment pour en évaluer la cause et pour le choix du traitement.

Le traitement dépend de la cause :

  • Soit un œdème pulmonaire d’origine cardiaque, dû à un dysfonctionnement de la partie gauche du cœur, entrainant une insuffisance cardiaque.
  • Soit un œdème pulmonaire d’origine non cardiaque est également dû au passage de liquide des vaisseaux dans les poumons mais la lésion ou dysfonctionnement se situe ailleurs que dans le cœur : il s’agit d’une augmentation anormale de la perméabilité des capillaires pulmonaires avec des dégâts sur les alvéoles pulmonaires et leurs micro-vaisseaux. 

Lorsque l’urgence passée, il est recommandé de fournir à votre chien un régime alimentaire adapté :

Aux maladies cardiaques avec des aliments pour chien 

Aux soucis de surpoids si c’est le cas, avec des aliments adaptés pour favoriser la perte de poids chez votre chien 

Aux problèmes divers d’ordre métabolique (diabète etc…)

Et parfois sur l’avis de votre vétérinaire des compléments alimentaires favorisant la diurèse tels que la Lithamine... Pour prévenir l’OAP, faites vérifier les fonctions cardiaques et respiratoires de votre chien régulièrement par votre vétérinaire…

Les autres atteintes respiratoires chez le chien sont plus rares : ce sont

- les allergies respiratoires : Les allergies alimentaires, environnementales ou saisonnières peuvent provoquer des symptômes respiratoires chez les chiens, tels que la rhinite allergique.

- les maladies auto-immunes comme la pneumonie interstitielle lymphoplasmocytaire

- Des anomalies anatomiques (sténose des voies respiratoires) ou des tumeurs pulmonaires qui peuvent réduire ou bloquer le passage de l’air vers les poumons

Conclusion

Si votre chien présente des symptômes d’atteinte respiratoires tels qu’une toux, une difficulté à respirer, un essoufflement, un écoulement nasal, une respiration sifflante ou tout autre signe d'inconfort respiratoire… consultez votre vétérinaire pour établir un diagnostic précis et soigner votre chien.