Les diarrhées néonatales du veau sont une pathologie très fréquemment rencontrée en élevage bovin, que ce soit laitier ou allaitant. Elles peuvent être principalement dues à des bactéries, des virus ou des parasites, mais nous n’allons pas ici nous intéresser à la cause de la diarrhée mais plutôt à ses conséquences.

Les conséquences de la diarrhée chez le bovins ​

Lors de cette pathologie, trois principaux phénomènes néfastes se mettent en place :
  • La déshydratation, par perte d’eau dans les selles ;
  • La perte d’électrolytes (ce sont des ions tels que le sodium, le bicarbonate…) ;
  • L’acidose métabolique, caractérisée par l’augmentation de l’acidité sanguine. Elle est la conséquence des deux premiers phénomènes.

Comme nous avons vu dans l’article publié sur notre Blog « Pourquoi mon veau ne boit-il pas ? », d’autres phénomènes découlent ensuite lorsque le veau ne boit pas ou trop peu (dû à l’abattement et à la fièvre) : hypoglycémie, hypothermie…, pouvant lui être fatals.

Les buts de la réhydratation orale du bovin​

Veau qui tète ​​Afin de contrer ces déséquilibres métaboliques, et en plus des traitements étiologiques (c’est-à-dire visant à contrer la cause primaire de la diarrhée), il est impératif de compenser les pertes d’eau et d’électrolytes, et de complémenter le veau en molécules indispensables.

Si l’état général du veau est trop mauvais (perte du réflexe de succion, déshydratation importante, grand abattement…), il est impératif de faire appel à un vétérinaire afin de perfuser l’animal jusqu’au retour d’un volume sanguin normal, avant de prendre le relai avec un réhydratant oral.

Lors de diarrhées néonatales du veau, il est courant d’interrompre l’alimentation lactée pendant 24 à 48h, et de la remplacer par une alimentation artificielle, plus digestible.

Cette dernière se présente classiquement sous forme de « sachet réhydratant » contenant une poudre à diluer dans de l’eau.

Ces réhydratants oraux sont indiqués uniquement lorsque le réflexe de succion est présent (l’administration à la sonde gastrique reste néanmoins possible dans ce cas-là).​

L’intérêt du calf-Lyte pour le bovin

La réhydratation par voie orale a quatre objectifs. Pour chaque objectif, nous allons détailler l’intérêt du Calf-Lyte dans la correction de ces troubles. Les concentrations en chaque élément seront exprimées en mmol/L, concentrations obtenues après dilution d’un sachet de Calf-Lyte dans 2 L d’eau, comme recommandé dans la notice.

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Maximiser l’absorption hydrique ​​

L’absorption de l’eau par l’intestin est passive et dépend entièrement de l’absorption de différents nutriments. Les composants connus pour avoir un effet synergique sur le niveau d’absorption de l’eau et de chacun des autres sont entre autres :

  • Le sodium : le Calf-Lyte en contient 115 mmol/L (la recommandation pour une absorption hydrique maximale par les intestins est de 60 à 120).
  • Le glucose : il y en a 149 mmol/L dans ce réhydratant et le ratio glucose/sodium est égal à 1,29 (les recommandations pour une absorption hydrique maximale par les intestins sont respectivement de 100 à 140, sans dépasser 260, et entre 1,1 et 1,4).
  • Les acides aminés, comme la glycine ici, à hauteur de 54 mmol/L dans le Calf-Lyte. Il est recommandé que les concentrations [Glucose + Glycine] soient inférieures à 200 mmol/L, ce qui est quasiment le cas ici (203).

​Corriger les déséquilibres électrolytiques ​

Afin de corriger les déséquilibres électrolytiques, un apport en différents ions doit être assuré :

  • Du sodium : comme déjà vu, c’est l’ion le plus important à apporter, car c’est celui qui fuit en plus grande quantité avec l’eau dans la diarrhée ;
  • Du potassium : une carence en potassium amène une faiblesse et une diminution de la capacité du veau à concentrer ses urines (il se déshydrate alors encore plus vite). Le Calf-Lyte en contient 20 mmol/L (recommandations entre 10 et 30) ;
  • Des chlorures ;
  • Des phosphates ;
  • Du magnésium : le Calf-Lyte n’en contient pas, mais l’absorption intestinale de cet ion est de toute façon très faible.

​Réduire l’acidose​

La molécule la plus classiquement retrouvée pour réduite l’acidose est le bicarbonate. Cependant, administré par voie orale, il interfère avec la coagulation du lait dans la caillette. Il est donc absent ici, l’acétate lui étant préféré pour plusieurs raisons :

  • La transformation métabolique progressive de l’acétate en bicarbonate dans la cellule même permet d’exercer une action alcalinisante durable ;
  • Il favorise l’absorption de l’eau et du sodium ;
  • Il représente un apport énergétique non négligeable et est rapidement métabolisé par de nombreux tissus : le cœur, les muscles squelettiques, les tissus graisseux… ;
  • Il présente un effet vasodilatateur, ce qui présente un grand intérêt dans un réhydratant destiné à restaurer l’irrigation sanguine dans les tissus ;
  • L’acétate présente en outre l’avantage de stimuler la vidange de la caillette, luttant ainsi contre la « paralysie digestive » s’installant lors des diarrhées ;
  • Il ne modifie pas la coagulation du lait dans la caillette.

Apporter de l’énergie métabolisable ​

​L’apport principal en énergie est représenté par un glucide : le dextrose (chimiquement identique au glucose) à hauteur de 60,5g /100g de poudre de réhydratant, et secondairement par l’acétate et les protéines de lait. Il est à noter que le Calf-Lyte contient de la lactoferrine, protéine contenue dans le colostrum et ayant une action antibactérienne et immunostimulatrice.

La Calf-Lyte apporte 326 kcal /100 g soit 293 kcal par sachet. Les besoins énergétiques d’un veau étant d’environ 2500 kcal /24h, deux ou trois sachets de Calf-Lyte par jour sont loin de couvrir les besoins de l’animal, c’est pour cela qu’il est important de ne pas dépasser 2 jours d’alimentation avec ce produit seul, et de réintroduire progressivement le lait de la mère ou le lait artificiel.

Comment utiliser le Calf-Lyte pour le bovin ?​

​Il faut dissoudre 1 sachet dans 2 litres d’eau tiède (à 37°C) et donner la solution fraîchement reconstituée à la bouteille ou par sonde gastrique, deux à trois fois par jour. Comme dit précédemment, il ne faut pas dépasser deux jours s’il est utilisé seul, mais on peut aller jusqu’à 7 jours s’il vient en complément d’un régime alimentaire normal.

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