​Le phosphore, dont le symbole est P, vient du grec phosphoros, qui signifie « porteur de lumière ». En effet, sous forme de poudre blanche, ce produit est luminescent et brûle au contact de l’oxygène. Le phosphore est également comme le calcium un « macroélément » minéral ou oligoélément indispensable à la vie de nos animaux et à la notre.

A quoi sert le phosphore ?

Il sert majoritairement à former le squelette comme le calcium, il permet sa solidité et sa résistance.

Il participe à la structure d’autres tissus et permet aussi le fonctionnement général de l’organisme tout entier, par le biais de l’ATP ou Adénosine TriPhosphate, un des principaux stockages d’énergie chimique de la cellule

Où trouve t-on le phosphore ?

Les principales sources alimentaires sont les lentilles, les fromages à pâte dure (comté gruyère etc), on le trouve également dans la viande les poissons comme les sardines ou le saumon, les germes de soja, et les céréales, comme l’avoine, le son de blé…

On le trouve aussi dans les minéraux et notamment les roches phosphatées d’où on l’extrait par un procédé chimique. 

La biodisponibilité du phosphore, c’est à dire la capacité de l’animal à l’obtenir et à l’utiliser à partir d’une source alimentaire, varie en fonction de cette source : le phosphore organique (des aliments) est plus facilement absorbé que les sels de phosphore minéraux. Chez le chat par exemple, il existe aussi une grande variabilité individuelle de l’absorption intestinale de phosphore qui peut varier entre 60 et 80% de la quantité du phosphore de l’aliment avalé.  

Quelle quantité de phosphore faut-il donner à son animal ?

Il ne faut pas en rajouter en plus d’une alimentation complète ! En effet, s’il est écrit « aliment complet » sur votre sac de nourriture, votre animal n’a pas besoin d’ajout supplémentaire. 

Dans le cas d’une alimentation ménagère, c’est-à-dire que vous préparez vous-même, en associant la viande, les légumes, le riz (ou les pâtes) à de l’huile, il lui faut un complément minéral et vitaminé. Dans le cas du phosphore, il doit être équilibré par rapport au calcium fourni, avec un ratio P/Ca entre 1 et 2. Il en existe de tout prêts comme le VitI5. Le vieil animal a toujours assez de phosphore, il ne faut pas en ajouter, ces compléments minéraux et vitaminés doivent être adaptés, il faudra alors choisir un complément sans phosphore (VitI5​ pour senior par exemple)

Que se passe t-il si :

Votre animal manque de phosphore :

Les chiens dont l’alimentation manque de phosphore peuvent être atteints de lésions musculaires. 

Les causes classiques sont :

  • Un régime carencé
  • Des épisodes d’anorexie, vomissements et diarrhées
  • Une malabsorption
  • l’utilisation de chélateurs de phosphates et antiacides
  • une déficience en vitamine D 

Heureusement, en dehors de régimes végétariens stricts, les régimes pauvres en phosphore sont rares. 

De même, une réalimentation après un jeûne prolongé peut induire une hypophosphatémie si l’alimentation apportée est riche en glucose et pauvre en phosphore, il s’agit du syndrome de renutrition… En effet, les périodes d’anorexie et les vomissements diminuent le taux de phosphore. Cependant la plupart du temps, un jeûne ne provoque pas d’hypophosphatémie sévère, le taux normal de phosphore étant vite rétabli par une reprise de l’alimentation.

La malabsorption intestinale peut aussi favoriser une hypophosphatémie ainsi que l’hypovitaminose D. Enfin, un traumatisme cranien, un diabète sucré ou un dysfonctionnement des parathyroides peuvent aussi générer une hypophosphatémie .

Votre animal a trop de phosphore :

L’augmentation du taux de phosphore dans le sang s’appelle une hyperphosphatémie. C’est généralement le signe d’une maladie sous-jacente, associée à d’autres modifications comme l’hypocalcémie. L’hyperphosphatémie sévère entraîne une forte augmentation des acides sanguins et produit une acidose métabolique. C’est le cas par exemple lors d’insuffisance hépatique ou rénale. Lors d'insuffisance rénale, ou de calculs urinaires (et notamment les PAM (phosphates ammoniacomagnésiens), affections courantes des vieux chiens et chats, le phosphore est moins bien éliminé et peut devenir toxique pour le rein ou concourir à la formation de calculs PAM. On observe alors des troubles urinaires. Il est possible d’utiliser des chélateurs de phosphore comme Ipakitine pour diminuer la phosphatémie. 

Les autres signes cliniques sont souvent des troubles neuromusculaires et osseux. 

En effet, lorsqu’elle est chronique, l’hyperphosphatémie peut ensuite favoriser l’apparition secondaire d’ostéofibrose (ostéodystrophie fibreuse) c’est-à-dire une dégradation de l’os et des calcifications métastasiques extraosseuses, c’est-à-dire l’apparition de petits grains de calcium fixés de façon anormale dans les os et d’autres tissus comme rein, le tube digestif, le myocarde et les muscles squelettiques, les tendons et les ligaments. Heureusement, la plupart du temps, le risque de minéralisation est limité car la régulation des glandes parathyroides intervient.

Mais cette augmentation peut aussi générer une hyperparathyroïdie, en compensation de maladies menant à une hypocalcémie comme l’excès chronique de phosphore… et l’organisme ne peut plus compenser les variations des taux de phosphore...