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La Compagnie des Animaux
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Les dorsalgies chez le cheval
Les dorsalgies chez le cheval
Lors de notre premier article nous avons étudié les bases d’anatomie pratiques indispensables à la connaissance du dos de votre cheval. Abordons maintenant les notions d’attitude au travail, du risque de dorsalgies, et des soins possibles.
Comment fonctionne le dos du cheval ?
L’essentiel est de comprendre que le dos est attaché par ce qu’on pourrait comparer à un gros élastique très dur, de la base de la nuque à la base de la queue. C’est ce qui est représenté en jaune sur ce schéma :
Le système ligamentaire du dos du Cheval d’après le Pr Denoix (1997)
Une fois que l’on a cela en tête, il devient facile de comprendre que tout fonctionne ensemble, et que c’est la position de l’encolure et des membres postérieurs qui va déterminer le travail dans le bon sens ou le travail avec un « dos à l’envers ». La seconde notion à avoir est que les vertèbres, surtout les vertèbres dorsales, sont dotées de long processus épineux (épine osseuse dorsale). Une fois compris le fonctionnement de « l’élastique » ligamentaire et l’existence des processus épineux, vous comprendrez aisément :
Le travail dans le bon sens
Le cheval abaisse l’encolure, engage les postérieurs sous la masse, faisant travailler ses muscles abdominaux et ses muscles dorsaux, il « monte » son dos en tendant « l’élastique », les processus épineux ne se touchent pas, pas de douleur et musculation correcte
Le dos « à l’envers » et l’arrivée des dorsalgies
L’encolure est relevée, les postérieurs non engagés sous la masse, le dos se creuse, les abdominaux ne travaillent pas, « l’élastique » est détendu, le dos n’est plus tenu, les processus épineux se touchent et ça fait mal.
Les dorsalgies, qu'est-ce que c'est ?
Le terme vient de dorso = dos et algie = douleur, donc tout simplement un cheval qui a mal au dos.
C’est bien plus fréquent qu’on ne pourrait le penser mais les signes ne sont pas toujours aisés à reconnaître. Ce ne sont pas des boiteries franches d’un membre, mais plus des raideurs, des inconforts, des signes de rétivité, des difficultés à obtenir un bon travail.
Voici schématisé ce que provoque les conflits (= lorsque les os se touchent et se frottent les uns aux autres)
des processus épineux. Cela devient des zones d’arthrose et le dos doit alors être soigné par le vétérinaire.
Nous avions dans notre article précédent la région lombaire-sacrée-iliaque, qui elle aussi est souvent douloureuse car cheville ouvrière de la transmission de la propulsion des postérieurs vers l’ensemble du corps.
On met souvent en cause dans les dorsalgies le poids du cavalier, et il est vrai que cela joue, surtout quand les cavaliers pèsent trop lourd par rapport à la force du cheval, ou ont une mauvaise équitation et « tapent » sur le dos du cheval à chaque foulée.
Mais les raisons se trouvent surtout dans le travail biomécanique et la position du cheval, car même les trotteurs attelés à un sulky ont parfois mal au dos.
Comment prendre soin du dos de son cheval ?
Le diagnostic et les traitements sont faits par les vétérinaires. Ils peuvent consister en traitements locaux précis : mésothérapie, infiltrations, laser, … ou par voie générale. Le meilleur soin que vous pouvez faire à votre cheval est surtout de le travailler dans la bonne attitude, avec une selle confortable pour lui et bien placée. Ensuite, tout ce qui va aider à amortir le poids du cavalier et réchauffer le dos du cheval avant de commencer le travail plus intense va l’aider.
On trouve alors :
- Des tapis ou des pads à mettre sous le tapis de selle et qui ont un effet amortisseur ;
- Des couvertures dites « couvre-reins » à mettre surtout lorsqu’il fait frais ;
- Des soins à base de massage des régions sensibles, à l’aide de gels non irritants, comme le DoloPhyt Gel ;
- Des tapis de massage et des couvertures magnétiques qui semblent donner des résultat.
Dr Aude Lhérété, vétérinaire et rédactrice