Pour ou Contre ?

Si vous n'êtes pas éleveur, c'est POUR, bien évidemment. Car la stérilisation augmente la durée de vie de votre chat !

Stérilisation chirurgicale chez le chat : les avnatages

Chez le chat mâle : elle permet d’éviter les fugues pour rejoindre des femelles en chaleur, de réduire les combats entre mâles lors des sorties (donc plus d'abcès) et de faire disparaître le marquage urinaire de type sexuel. Ces nuisances sont trop souvent des causes d’abandon des animaux dans des refuges déjà surchargés…

Le vétérinaire stérilise par "castration" c’est à dire par l’ablation chirurgicale des testicules. La vasectomie chez le chat n’est pas conseillée car elle ne permet pas de supprimer les manifestations des comportements gênants et surtout elle laisse votre chat avec ses frustrations.
Lorsque la castration est réalisée sur un animal jeune, elle permet bien évidemment de conserver la motivation du chat pour les jeux, mais l'attrait pour les jeux ne disparaît pas pour autant chez les adultes castrés après la puberté.

Chez la femelle : elle permet de prévenir l’apparition d’un certain nombre de maladies liées à l’imprégnation hormonale, comme les tumeurs mammaires (91% de réduction du risque), les pyomètres (accumulation de pus dans l’utérus) et les affections ovariennes ou encore certains diabètes.

Elle permet aussi d’éviter les hurlements et marquages urinaires en période de chaleurs, l’arrivée imprévue de chatons, parfois difficiles à placer, et donc de ne pas favoriser une surpopulation féline.

Le vétérinaire stérilise les femelles chirurgicalement en enlevant les ovaires seuls (ovariectomie) ou en retirant les ovaires et l’utérus (ovario-hystérectomie).

Outre atlantique, les vétérinaires américains pratiquent une stérilisation précoce vers l’âge de 6 à 14 semaines, alors qu’en France elle est généralement réalisée entre l’âge de 5 et 9 mois…

stérilisation chirurgicale chez le chat : les inconvénients

La stérilisation prédispose à la prise de poids et peut conduire à l’obésité principalement lorsque le régime alimentaire n’est pas adapté au changement métabolique (mais il suffit de fournir un aliment adapté "light" ou "neutered" moins riche).

La stérilisation chirurgicale est irréversible, mais si vous n'êtes pas éleveur... Quelle importance ?

Les risques liés à l’opération : il n’a pas été démontré une augmentation des accidents anesthésiques ou chirurgicaux en rapport avec une stérilisation précoce.

Ce sont surtout les conséquences liées à des problèmes de thermorégulation qu’il faut prévenir, pour cette raison, les animaux sont opérés dans des blocs chirurgicaux correctement chauffés, des tapis chauffants peuvent être utilisés lors de la chirurgie et le rasage de l’animal est réduit au minimum nécessaire.

Aujourd’hui, les protocoles anesthésiques sont sûrs : ils regroupent plusieurs produits injectables qui permettent d’apporter une bonne anesthésie (disparition de la mobilité, de la conscience et des sensations en général) et une bonne analgésie (gestion de la douleur), et surtout, ils sont associés à des relais gazeux (oxygène + gaz anesthésique) qui permettent de s’adapter rapidement aux évolutions cardiorespiratoires et évitent les accidents.

Retenez aussi que

Les publications annonçant des inconvénients sont encore très controversées et la balance penche toujours bien plus du côté des bénéfices de la stérilisation… En outre, laisser un chat sous influence hormonale sexuelle en ne lui permettant pas d’accéder à une satisfaction obtenue par la saillie relève de la maltraitance. Éviter l’apparition des stimulations hormonales en stérilisant évitera donc la frustration.

Les chats stérilisés ont en outre une durée de vie plus longue.

Avec un recul de plus de 10 ans de pratique aux Etats-Unis, aucun effet physique incontournable et systématique n'a été clairement démontré lors de stérilisation précoce. Au contraire, les mâles ont présenté moins d’abcès, moins de comportements de marquage et même moins d’agressions envers les vétérinaires. Pour les deux sexes, les problèmes d’asthme, les gingivites et les comportements d’hyperactivité sont réduits lors de castration précoce.

Les autres méthodes

Les pilules sont interdites : les vétérinaires mettent généralement en garde contre les progestagènes, très utilisées au siècle dernier car ils favorisent l’apparition des pyomètres, ont des effets délétères sur le pelage et favorisent la prise de poids.

En revanche, et notamment pour le monde de l’élevage, les implants libérant des agonistes de la gonadolibérine ou GnRH (neurohormone stimulant le fonctionnement ovarien ou la spermatogenèse) sont très intéressants, et ont les mêmes effets que la chirurgie, même si les dates de retour en chaleur sont parfois peu précises. Il existe deux présentations, pour des durées d’action de 6 ou de 12 mois.

La pose de l’implant est recommandée dans la région de l’ombilic pour pouvoir le retrouver facilement si besoin.

Dr Alnot, vétérinaire et rédactrice