Le cheval est défini le plus souvent par son anatomie et sa physiologie digestive : c’est un herbivore monogastrique = la base de son alimentation est l’herbe (fraiche ou sèche sous forme de foin), et il n’a qu’un seul estomac, par opposition aux ruminants (bovins, ovins, caprins, …) qui en ont plusieurs. Les apports de fourrages sont donc essentiels et vous nous posez souvent des questions pratiques auxquelles nous allons répondre ci-dessous.

Pourquoi donner des fourrages à son cheval ?

Le foin est l’aliment principal et primordial des chevaux. Le foin (fourrage) est de l’herbe récoltée et séchée de façon à être stabilisée. Le foin doit être distribué A VOLONTE. Si le foin est rationné, le minimum est 8 kg/jour/cheval.

Il est donc indispensable d’apporter du foin. Un cheval peut vivre avec uniquement du foin, en particulier s’il est au repos ou en travail léger. La preuve en est les poney-clubs, qui ne nourrissent leurs poneys en stabulation (espace commun) qu’avec du foin. A l’inverse, ne nourrir un cheval qu’avec des concentrés (céréales, granulés, floconnés, …) le condamnerait à une mort rapide (troubles digestifs, coliques, …).

Quels sont les besoins du cheval en fourrage ?

Cheval mange de l'herbe

Les besoins minimum sont de 8 kg de foin (fourrage) par jour par cheval. En réalité on doit donner le foin à volonté, et les chevaux se régulent eux-mêmes, entre 8 et 14 kg par jour. La paille est un fourrage de litière, qui peut être consommé à raison de 3 kg par jour. Au-delà il y a un risque de colique de constipation (coprostase ou impaction).

Quels types de fourrages puis-je donner à mon cheval ?

Vous devez donner du foin à volonté. La paille est un fourrage de litière qui ne doit pas être consommé à plus de 3 kg par jour.

On distingue :

  • Les fourrages alimentaires : c’est l’herbe fraiche ou le foin. L’herbe est consommée sur pied dans les prairies, elle contient 80% d’humidité et est de qualité variable selon le sol, la météo, et surtout la saison. Le foin est de l’herbe récoltée et séchée, qui ne contient plus que 20% d’humidité.
  • Les fourrages non alimentaires : c’est la paille des litières, qui est composée de la tige des céréales, blé ou orge, et ne doit pas être consommée à plus de 3 kg par jour, sous peine d’avoir des problèmes de constipation (coliques de coprostase).

Quel est le meilleur foin pour les chevaux ?

chevaux qui mangentLe « caviar » des foins c’est le foin de Crau, reconnaissable à ses ficelles rouges et blanches (produit en Camargue). Mais on trouve de très bons foins de prairie ou de montagne, pour les évaluer il faut savoir les observer, et en faire l’ANALYSE.

Juger un foin c’est savoir observer :

  • La couleur, qui doit tirer sur le vert.
  • L’odeur, caractéristique de l’herbe séchée.
  • L’absence de mauvaises herbes (branchages notamment).
  • L’absence de poussière et de pollens (s’il y a du pollen c’est qu’il a été récolté trop tard).
  • Des tiges fines et tendres, si les tiges des graminées sont épaisses et ligneuses (=bois), c’est un foin récolté trop tard.
  • La présence de feuilles, fines et longues, typiques des feuilles de graminées. C’est un des critères les plus importants, et il faut observer finement le foin pour savoir reconnaître les feuilles.

Mais tout cela ne remplace pas une véritable analyse en laboratoire agronomique. De l’ordre d’une cinquantaine d’euros, elle est indispensable pour connaître la véritable valeur nutritive d’un fourrage. Si pour les éleveurs de bovins ces analyses sont courantes, ce n’est pas le cas chez les chevaux et c’est dommage, car il manque les données du foin pour faire une véritable analyse de l’alimentation.

Classiquement on demande au laboratoire :

  • La valeur énergétique (calorique) en UFC (Unité Fourragères Cheval).
  • L’apport en protéines en MADC (Matières Azotées Digestibles Cheval).
  • Les deux minéraux principaux Calcium et Phosphore.
  • Les trois oligo-éléments Cuivre, Zinc, et Fer.

On demande rarement les vitamines car elles sont assez volatiles dans les fourrages conservés.

Comment savoir qu’un cheval a bien du foin à volonté ?

Le test est simple, lors de l’ouverture de l’écurie le matin, il doit rester du foin dans les box. Si ce n’est pas le cas c’est que les chevaux ont fini leur foin pendant la nuit. Il est donc possible qu’ils n’aient pas eu de foin pendant plus de 4 heures, ce qui est néfaste pour leur appareil digestif.

Faut-il mettre des râteliers à foin ?

Cheval qui mange du foin

C’est une bonne question. Il y a des avantages et des inconvénients.

Avantages : foin propre, évite le contact avec le sol notamment sur des paddocks en sable : les chevaux peuvent manger du sable en finissant leur foin, d’où risque de « sablose » et de coliques de sable (c’est l’indication du Psyllium, par exemple dans le SAND OFF EXTRA de la gamme Paardendrogist).

Inconvénients : Au box, les chevaux ont tendance à prendre le foin et le mettre au sol, et il faut nettoyer régulièrement le fond des râteliers pour éviter que le foin ne stagne.

Expérience pratique : "lors de mes années de « chef d’écurie », je mettais le foin au sol sous l’abreuvoir dans les box afin qu’ils puissent le barboter (*), et dans des gros râteliers au paddock, avec un toit pour éviter la pluie."

(*) Les chevaux prennent une bouchée de foin et la mouille en la secouant dans l’abreuvoir, avant de l’avaler. C’est tout à fait bénéfique car ils dépoussièrent le foin et s’abreuvent.

Découvrez d'autres articles