Le pré, le bonheur des chevaux ! Mais… il y a aussi des risques, dont il faut être conscient. Nous avons regroupé ceux-ci en trois grands chapitres qui semblent les plus importants : les accidents au sens large, le parasitisme, et les maladies liées au pâturage (intoxications, …).

Quels sont les risques d’accidents pour l'homme et les chevaux en pâturage ?

Au moment de lâcher le cheval

C’est le moment le plus à risque. Les chevaux sont « fous de joie » d’être en liberté, et partent souvent au grand galop dans la pâture. S’ils sont les premiers, il faut calmer le jeu. Si en plus il y a déjà d’autres chevaux dans le pré c’est pire, tout le monde est excité, hennissements, morsures, ruades,… Faites bien attention à vous !

Les recommandations

  • Éviter de lâcher un seul cheval, deux par deux c’est mieux ;
  • Commencer par marcher au pas avec licol et grande longe, chercher le calme ;
  • Si un cheval doit être intégré à un groupe, l’habituer à leur présence en restant un moment à l’extérieur de la clôture ;
  • Penser à utiliser les « vieux papis ou mamies » pour donner l’exemple du calme ;
  • Protégez-vous : chaussures solides, badine à la main pour éloigner les chevaux qui veulent agresser celui que vous tenez en longe, rester hors de portée des coups de pied, éviter toujours d’être au centre du groupe ;
  • Si vous savez d’avance que la rencontre et la mise au pré vont être « sportives », faites vous aider par votre vétérinaire qui vous conseillera en termes de tranquillisation légère ;

Pour le lâcher quotidien

  • Entrer avec lui (licol et longe)
  • Fermer la porte avec lui, en le mettant vers la porte
  • Se placer face à lui
  • Détacher la longe, ou mieux enlever le licol (pour ma part je préfère les chevaux sans licol au pré, ils risquent de s’accrocher quelque chose)
  • Ne pas lui tourner le dos, pour guetter le coup de pied qui risque de partir lors de sa première ruade « de joie »

Les clôtures, un danger sous estimé

​Les fils de fer barbelés

Quels sont les dangers du pâturage pour les chevaux ?Cela paraît évident mais, ce sont une source d’accidents graves, mais on en observe encore bien souvent … 

Les fils de fer lisses

Si jamais un cheval « s’emmêle » dedans, ces fils sectionnent les muscles, tendons, artères… plaies graves parfois irrémédiables

Les fils d’aluminium lisses

Ces fils cassent facilement, pas de risque de « prise de longe » (= lorsque le cheval fait un ou plusieurs enroulements autour d’un membre ou de l’encolure) car ces fils casseront avant. Par contre, si le cheval casse les deux ou trois rangées de fils, tout le monde s’échappe ! Heureusement c’est rare, grâce au point suivant.

L'électrification des clôtures

De nombreuses clôtures sont conductrices, rubans, fils d’aluminium… Il faut un branchement électrique à portée, ou une batterie dont on surveillera la charge. Les chevaux testent une fois, prennent une petite décharge bien désagréable, et n’y reviennent plus pendant quelques semaines (on appelle cela « respecter les clôtures »).

Mais attention, ce sont des petits malins, ils reviennent tester régulièrement, et entendent très bien le petit bruit de claquement que fait le courant circulant, il faut donc tester soi-même toutes les semaines ou tous les 15 jours, avec un petit tensiomètre de poche.

Le ruban conducteur d’électricité

Ces rubans, blancs pour être bien visibles, de différentes largeurs, entre maillés de métal pour être de bons conducteurs, sont fixés à deux ou trois hauteurs (les clôtures varient entre 1m30 et 1m50 de hauteur selon l’effectif de chevaux) avec des pièces isolantes. C’est le plus esthétique des systèmes, et bien sur le plus coûteux.

Quels sont les parasites dangereux pour les chevaux en pâturage ?

Nous parlerons ici des parasites intestinaux, les « vers » des chevaux, sans oublier pour autant les parasites externes telles les tiques, qui séjournent dans les haies et les arbustes et peuvent transmettre des maladies graves.

Notion de cycle

Les parasites digestifs des chevaux sont nombreux et variés, vous entendrez parler des strongles, des ascaris, des gastronèmes, etc… Mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est que ces parasites ont un cycle de vie qui passe obligatoirement par l’extérieur, donc par les crottins que les chevaux répandent dans les pâtures. 

Gestion des pâtures

Il faut donc, pour éviter une ré infestation vermineuse trop fréquente, gérer la quantité d’œufs de parasites excrétés dans les crottins (certains œufs résistent plusieurs années dans les crottins ou la terre) :

  • Vermifuger correctement les chevaux (voir avec votre vétérinaire) ;
  • Eviter le surpâturage, donc respecter au mieux la règle de 1 hectare par cheval ;
  • Ramasser les crottins dans les paddocks ou les pâtures : les chevaux font leurs crottins dans des zones que l’on appelle « zone de refus », qu’ils ne pâturent pas, il vaut mieux ramasser les crottins plutôt que de les répandre en hersant dans tous le pré ;
  • Chauler une fois par an les pâtures, en épandant de la chaux en poudre à raison de 1 Tonne par hectare (on peut remettre les chevaux une semaine après). La chaux a une bonne efficacité sur les larves de vers.

Quels sont les risques d'intoxications du cheval en pâturage ?

Nous avons traité certaines intoxications parmi les plus importantes dans 2 articles précédents

Plantes toxiques 1ère partie

  • L’Erable et la Myopathie Atypique
  • Le Séneçon
  • L’If à baies

Lire l'article

Plantes toxiques 2ème partie

  • Le Laurier Rose
  • Le Datura
  • La Porcelle Enracinée

Lire l'article

Vous pouvez vous référez à ces articles pour reconnaître ces plantes, savoir à quel moment elles sont à risque, et la conduite à tenir.

En conclusion, les prés de pâturage représentent la vie « idéale » pour les chevaux, surtout à la belle saison, et si leur activité sportive est conciliable avec les risques de ce mode de vie. Les chevaux de haut niveau peuvent souvent bénéficier de cette liberté dans des paddocks (en moyenne 20m sur 30m) herbés ou sablés dans des conditions de sécurité plus contrôlées.