Monté ou en liberté (ou en main), le cabré (ou la « cabrade ») fait partie des gestes dangereux des chevaux, sujet que nous avions traité dans un précédent article. Nous allons aujourd’hui aborder plus précisément le cabré, et surtout ce qu’il ne faut pas faire, quand on est dessus ou au sol. Un cavalier ne doit jamais tirer sur les rênes de son cheval cabré, cela a pour effet d’amplifier la hauteur du cheval en le déséquilibrant vers l’arrière.

Pourquoi un cheval se cabre-t-il ?

Hormis les cabrés d’« école » appris par le cheval pour le dressage ou le cirque, le cabré est le plus souvent un signe de refus, d’excitation (pour les saillies notamment, ou l’envie de se battre), de rétivité (le cheval peut alors avoir mal quelque part, notamment au dos), de surprise ou de peur.

Il est important de chercher à comprendre l’origine de cette réaction car si elle est du ressort de la rétivité il sera utile de faire faire un bilan orthopédique par votre vétérinaire afin de chercher d’éventuelles gênes ou blocages.

Pourquoi un cheval se cabre-t-il ?

  1. Le cabré appris, ou « levade », figure de cirque, ici le Maître Alexis Gruss
  2. Cabré avant la monte en saillie naturelle, noter la place du professionnel qui se met de coté afin d’éviter les coups de pieds du cheval « qui boxe » pour garder son équilibre
  3. Cabré de « bagarre » entre deux étalons

Que faire lorsqu'un cheval se cabre ?

Lorsque le cheval est tenu en main ou en longe

​​A ne surtout pas faire  ​​A faire 
​​Rester dans l’axe des sabots, face au cheval, vous risquer un coup de pied ​​Se mettre dans une zone de sécurité 
​Hurler, paniquer, faire peur au cheval
​​Laisser filer un peu le cheval vers une zone où il n'y a personne 
​​​Tirer sur la longe dans l’axe du cheval, par réflexe d’opposition le cheval va tirer dans l’autre sens, comme lorsqu’un cheval « tire au renard » (voir encadré), et risque de se retourner s’il monte trop haut (on dit « faire un soleil »), avec tous les risques d’accidents que cela comporte. Lorsqu’un cheval se retourne, les accidents les plus fréquents concernent trois points anatomiques : la nuque, le garrot, le bassin.
​​Maintenir une tension modérée et intermittente, légèrement de coté, pour le faire redescendre 

​​Le calmer à la voix  (Ooooohhh – Lllaaaah grave, bas, long, répété)
​​Si le cabré est lent et pas trop haut, le réprimander à la voix et à la longe par des petits coups secs qui vont le mettre dans l'inconfort, pour qu'il apprenne à ne pas recommencer la plaisanterie


Lorsque le cheval est tenu en main ou en longe
Tirer au renard :
 C’est un réflexe déclenché par l’attache de face en un point fixe et la présence d’une têtière passant sur la nuque. Le cheval commence à tirer vers l’arrière, panique, s’arque boute avec une telle violence que la têtière peut parfois pénétrer les chairs. Détacher brutalement le cheval est à risque d’accident car il peut se retourner et se blesser.

Prévention :

      • Attache à deux longes, une de chaque coté de la tête
      • ​Ficelle à ballots élimée au niveau des attaches qui doivent rompre en cas de tension élevée
      • Nœuds d’attache avec retour qui se défont par une simple traction

Lorsque le cheval est monté

Là, le risque est majeur si le cabré est violent et haut, car lorsque le cheval se retourne, le cavalier se retrouve en dessous d’une masse de 500 kg qui s’abat sur lui, accident qui peut engager le pronostic vital à la fois du cavalier et de sa monture (fracture des cervicales).

​​A ne surtout pas faire​A faire
​​Se pencher en arrière​​Basculer vers l'avant et tenter de peser sur l'encolure
​​S'accrocher aux rênes et tirer dessus​​Ecarter une des mains et tendre modérément la rêne pour désaxer le cheval
​Crier de peur ​​Calmer à la voix 
​Rester paralysé ​​Si le cabré est lent et modéré, réprimander à la voix, donner un coup de talon et un coup de cravache pour projeter le cheval vers l'avant et lui faire comprendre qu'il n'a pas à faire cela
​Frapper la tête, cela déclenche un réflexe de « tiré au renard »

Chute Cheval

Voici l’accident tant redouté, le « soleil », lors duquel le cheval se retourne sur lui-même.
​Noter les bons réflexes du cavalier qui se penche en avant et écarte une seule rêne pour faire tourner le cheval
afin de pouvoir s’éjecter sur le côté avant la chute, qui ici s’est bien terminée.

(Épreuve du pentathlon aux JO de Londres
​, 2012)

En conclusion, soulignons l’importance de la recherche de la cause pour pallier aux risques engendrés par ce geste la plupart du temps dangereux.

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