​Les puces de chat, Ctenocephalides felis, sont potentiellement porteuses de nombreuses maladies. En piquant nos petits félins de compagnie, ou en étant avalées voire même en étant présentes dans leur environnement, elles peuvent leur transmettre de nombreuses maladies dont certaines sont même des zoonoses (elles atteignent aussi l’humain). Quelles sont-elles ? 

Comment vit une puce ?

Une puce se développe en fonction de l’humidité, de la température ambiante et de la présence d’un hôte disponible pour un repas de sang. La puce adulte du chat saute sur un hôte et commence aussitôt son repas de sang. En 5 minutes, pour une majorité de puces, le repas est fini : elles émettent ensuite des crottes dans le poil de votre animal. Puis le lendemain, elles pondent des œufs. Ces œufs tombent en général du poil lorsque votre chat bouge, se couche se secoue ou se gratte. De nombreux petits œufs (0,5 mm) de couleur blanche se retrouvent donc dans les lieux de couchage de votre petit félin. 

A raison de 50 œufs par jour pour une vie d’environ 20 jours, une puce adulte pond environ 1000 œufs dans l’environnement de votre chat. Quand l’œuf éclot, 3 stades larvaires se succèdent. Au dernier stade, la larve s’entoure d’un cocon très résistant. Cette protection permet d’attendre des conditions d’éclosion suffisamment propices. 

Un cycle de vie complet dure entre 2 semaines (conditions optimales) et six mois (mauvaises conditions).

Comment une puce peut-elle contaminer un chat ?

La contamination est directe la plupart du temps : les puces adultes présentes dans l’environnement sautent sur votre chat et le piquent.

La transmission entre animaux est également possible dans les premiers temps de l’infestation : les animaux qui vivent ensemble partagent leurs puces surtout au moment où elles arrivent dans la maison et notamment durant la première heure. Par la suite, la puce a tendance à rester sur l’individu de départ, même si celui-ci vit au contact étroit avec d’autres chats : après 48h le passage à des congénères est inférieur à 5%. 

La contamination peut aussi être indirecte, au contact des déjections de puces contaminées par exemple. 

Quels parasites peuvent transmettre les puces ?

Agent infectieux / maladie

Mode de transmission

Ver solitaire ou tenia

Dipylidium caninum

Ingestion de puces parasitées

Bartonellose, beaucoup de chats sont porteurs sains - zoonose

Bartonella henselae et autres : Bartonella claridgeiae

Piqure de puce

Panleucopénie ou Thyphus

FPV Parvovirus félin

Indirect

Teigne

Microsporum canis, Trichophyton mentagrophytes

Indirect par le biais de la piqure qui sert de porte d’entrée pour le champignon, surtout en élevage

Peste (très rare)

Yersinia pestis

Direct par piqure de puce de rat, (différente de Ctenocephalides felis) uniquement en zone d’endémie, rare en France

Quelles sont les maladies des puces chez le chat ?

​Tenia du chat

Votre chat se contamine en avalant les puces parasitées présentes dans son pelage. Ces puces contiennent la larve du tenia, Dipylidium caninum, qui se transforme en adulte dans l’intestin de votre chat. Cette larve donne un ver adulte au bout de trois semaines environ. Des « morceaux » ressemblant à de petits grains et contenant des œufs sont émis avec les selles ou sortent de l’anus. 

L’atteinte est parfois invisible mais votre chat peut également présenter :

  • un pelage terne ;
  • parfois des vomissements contenant le ver ;
  • un prurit anal ;
  • un abdomen sensible à douloureux…

Quelles sont les maladies transmises par les puces chez le chat ?Les anneaux excrétés libèrent des œufs qui contaminent des puces qui elles-mêmes peuvent à nouveau transmettre le Dipylidium à un autre chat ou recontaminer le vôtre.

Le Dipilidium caninum est un ténia qui ne se transmet pas à l’être humain (sauf cas très particuliers).

Les parasites internes, c’est à dire les vers, ne se détectent que si l’infestation est très importante ou visible. 

Comme les vermifuges (ou antiparasitaires internes vermicides, c’est-à-dire qui tuent les vers) agissent au moment du traitement et qu’ils n’ont pas d’effet protecteur, il faut donc les utiliser régulièrement, « au cas où ». Si votre animal est très parasité, ils peuvent même déclencher une diarrhée.

Cependant, pour les cas où le risque est faible (milieu peu ou pas contaminé, protection optimale contre les puces), un produit « d’hygiène intestinale » (Naturlys, Bionature ou Vermipure) peut parfois suffire à rendre le tube digestif moins accueillant pour les parasites…

Bartonellose

Il s’agit d’une maladie due à une bactérie, Bartonella henselae qui infecte les globules rouges des chats et est transmise par des puces parasitées. 

Elle se transmet directement par la piqûre de la puce contaminée et déclenche parfois une forte fièvre ainsi qu’une papule avec gonflement et rougeur au niveau de la piqûre. Les autres signes sont une perte d’appétit, une fatigue importante, des troubles nerveux, une stomatite, une uvéite… 

Le diagnostic repose sur le tableau clinique ainsi qu’une culture bactérienne (sur gélose au sang) ou le titrage des anticorps (sérologie Western blot, immunoessai enzymatique ou anticorps immunofluorescents).

Le traitement utilise des antibiotiques dont aucun n’a démontré une efficacité totale mais qui permettent de réduire la charge bactérienne dans le sang. La meilleure prévention reste la protection contre les puces et l’usage d’antiparasitaires externes comme des spot-on

Cette maladie est une zoonose mais qui se transmet à l’homme par griffure : elle est appelée aussi parfois la maladie des griffes du chat.

La teigne

La teigne est une maladie qui atteint la peau, les poils et les griffes de nos animaux de compagnie. Elle est due à un champignon, principalement Microsporum canis ou Trichophyton mentagrophytes. Elle se traduit par de petites lésions souvent arrondies, sans poils, qui s’étendent lentement et parfois prurigineuses c’est-à-dire qui provoquent des démangeaisons... 

Quelles sont les maladies des puces chez le chat ?Les chats de race Persans sont prédisposés, mais les lésions sont parfois moins évidentes à reconnaître chez les Persans notamment : l’on observe une alopécie (absence de poils) sur certaines zones ou généralisée. 

C’est une maladie très contagieuse et dont il est très difficile de se débarrasser, or c’est également une zoonose : elle atteint donc à la fois l’homme et l’animal, la contamination se faisant généralement par contact direct avec le chat atteint, ou indirect avec des surfaces (moquette, couverture…lieu de couchage) sur lesquelles se trouvent des spores mais aussi (quoique plus rarement) par le biais des puces en élevage : en effet ces parasites pénètrent parfois dans l'organisme du chat par le biais des piqûres de puces. 

La lésion sur l’être humain est souvent arrondie et à bords rouges, on parle d'« herpes circiné », et provoque des démangeaisons importantes.

Si votre chat est en bonne santé, il va guérir spontanément. Si les lésions sont répandues, le vétérinaire associera un traitement de médicaments antifongiques (itraconazole) des lotions (enilconazole) ou des shampoings (miconazole pour chat) de préférence après une tonte complète pour faciliter leur action. Le traitement est long: 4 à 6 mois...

Traitez également les chatteries : passez très souvent l’aspirateur, désinfectez à l’eau de Javel diluée au 1/10 ème, voir pure, et utilisez des bougies antifongiques…mais seulement en chatterie car elles laissent un dépôt du à la fumée.

N’oubliez pas de désinfecter tout le matériel…

La teigne est très contagieuse, c’est une zoonose et les spores sont très résistantes : même si elles ne sont pas sur votre animal, elles peuvent survivre pendant un an dans la maison… soyez persévérant.

La panleucopénie ou thyphus 

Votre chat se contamine en avalant des puces contaminées ou par le contact indirect (avec les selles ou les objets appartenant à un chat contaminé). L’être humain peut aussi transmettre le virus d’un chat contaminé à un chat sain (transmission indirecte). 

La maladie due au parvovirus félin PVF atteint notamment les individus jeunes et les chats affaiblis. Le chat infecté est prostré, très abattu et perd l’appétit. Des diarrhées profuses parfois hémorragiques et des vomissements entrainent une déshydratation rapide à l’origine d’un taux de mortalité très important. 

Le diagnostic repose sur l’examen clinique et l’analyse de la formule sanguine qui montre une baisse sévère du nombre de globules blancs. Le traitement est symptomatique c’est à dire qu’il repose sur la gestion des conséquences de la maladie : anti-vomitifs, anti-diarrhéiques, réhydratation, antibiotiques et parfois antiviraux…

La meilleure façon de lutter contre la parvovirose féline est la prévention, avec le vaccin contre la panleucopénie féline réalisable dès l’âge de deux mois, et bien sûr l’utilisation régulière d’antiparasitaires antipuces, de préférence répulsifs en plus d’être insecticides comme les spot-on pour chat.

Plutôt que de traiter ces maladies invalidentes, il est plus simple de protéger votre chat et votre maison contre les puces avec un antiparasitaire adapté !

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