​En ces temps troublés où l’on lit ou entend tout et n’importe quoi sur les corononaviri (virus au singulier, viri au pluriel), nous, vétérinaires, vivons avec cette famille de virus depuis notre plus « tendre enfance » (= nos études entre 18 et 24 ans). Ils sont partout, dans toutes les espèces… veaux, ruminants, chats, porcs, hominides... Et bien évidemment les chevaux. 

Qu'est-ce que l’Artérite Virale des chevaux ?

Référence bibliographique : thèse de doctorat vétérinaire

Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1994, 13 (3), 845-854 L'artérite infectieuse des équidés : biologie moléculaire, épidémiologie et mesures de prophylaxie S. ZIENTARA *

Encore appelée « Fièvre typhoïde des chevaux », cette maladie est fort heureusement peu fréquente. On doit y penser devant le tableau clinique suivant : 

  • Abattement, fatigue, perte d’appétit... ;
  • Fièvre ;
  • Tendance à faire des « poteaux » (voir notre article), tendance à faire des œdèmes (gonflements) des mamelles, du fourreau, etc…

Ce tableau « pseudo grippal » fait bien sur penser à d’autres maladies :

On ne suspecte cette maladie qu’après avoir éliminer les autres. Si on cherchait l’A.V. sur toutes les syndromes grippaux, tous les labos vétérinaires n’y suffiraient pas !

Les coronaviri des chevaux
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Source Equipédia - IFCE

L’artérite virale équine (AVE) a provoqué une épizootie en Normandie durant l’été 2007 (sans doute plus de 200 chevaux touchés), avec un épisode de fièvre et des symptômes locaux sur des chevaux adultes, et des cas de mortalité sur des poulains de moins d’un mois. A partir de 2008, de nombreux stud-books ont intégré le dépistage de cette maladie chez les étalons. En 2011, un foyer dans le sud-est de la France a été déclaré sur des chevaux de race lusitanienne, avec un cas de mortalité d'un foal. 

Quelle est la nature et classification du virus ?

  • Virus classé dans les Togaviridae, genre Artérivirus ;
  • Puis on a créé une super famille des « coronovirus like » (= ceux qui se ressemblent) regroupant les coronavirus, torovirus, artérivirus.
Retenons néanmoins que mieux ont connaît les virus, bactéries, et autres microbes, plus les classifications peuvent être fines et précises. 

Ce dont on est certains : « Ce virus est enveloppé, de petite taille (50 à 70 nm de diamètre ), et possède un acide ribonucléique (ARN ) génomique positif, c'est-à-dire directement (mais partiellement) traduit en protéines ».

Est-ce important de classifier un virus ? 

Oui et Non.

  • Oui car plus on connait de virus, plus on sait qui ressemble à qui, plus on peut « modéliser » et anticiper l’évolution d’une nouvelle épidémie (cela s’appelle la recherche fondamentale).
  • Non car (en vous le verrez dans l’extraordinaire carte interactive en fin de cet article) on ne peut mettre des limites strictes entre les espèces, famille, genre, race…


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En conclusion : faites confiance à votre vétérinaire, pas d’automédication, pas de panique, vigilance, prudence, et du bon sens surtout.