Avec l’arrivée du printemps, et la présence dans l’air de nombreux pollens, les processus allergiques réapparaissent, et ils touchent non seulement les êtres humains, mais également les animaux, chiens, chats, et les chevaux ne sont pas épargnés.

Qu’est-ce que l’allergie chez le cheval ?

Les allergies chez le chevalL’allergie est une réaction immunitaire disproportionnée, l’organisme se défend contre un élément de son environnement qu’il devrait normalement tolérer sans réagir. C’est comme si le système immunitaire « se trompait » en considérant comme agressif un agent qui ne l’est pas, et se mettait à lutter contre, en développant tous les mécanismes de l’inflammation.

Quoi de plus banal qu’un grain de pollen, qu’un acarien ou qu’une moisissure ? Mais pour les chevaux allergiques, ces éléments déclenchent une réaction de défense qui est si intense qu’elle se retourne contre l’organisme lui-même.

[Photo : ©iStock] Bouleau, arbre dont le pollen est l’un des premiers à apparaître en début de printemps, et très souvent incriminé dans l’allergie aux pollens.

Les allergènes

On nomme allergènes les éléments qui sont susceptibles de déclencher des symptômes chez ceux qui ont un terrain prédisposé et qui risque d’exprimer des symptômes.

On distingue :

  • Les aéroallergènes, ou allergènes respiratoires, donc pénétrant dans l’organisme par voie respiratoires : pollens, moisissures
  • Les allergènes alimentaires, donc étant ingérés : ce sont tous les aliments, mais certains sont plus fréquents que d’autres, par exemple l’arachide chez les être humains, et chez les chevaux on cite le maïs, le soja, …
  • Les allergènes de contact : la pénétration se fait cette fois ci à travers la peau, c’est le cas par exemple de certaines plantes pour lesquelles il suffit d’un contact avec les lèvres pour déclencher une crise d’urticaire
  • Les allergènes injectés : on retrouve dans cette catégories tous les venins, abeilles, guêpes, taons, mais aussi les moucherons Culicoides responsable de la très connue Dermatite Allergique Récidivante Equine (DERE), et les redoutables chocs anaphylactiques liés à des allergies médicamenteuses

Les symptômes d'allergies chez le cheval

Les signes cliniques touchent 3 grands appareils :

Les allergies chez le chevalLa peau

Ce sont soit des lésions d’urticaire (gonflements sous cutanés sans plaies, la peau reste intacte) ou de dermite de type eczéma (lésions plus superficielles, cutanés, avec petites plaies ou croûtes, la peau est abîmée et granuleuse).

Les poumons

Ce sont surtout des problèmes liés à un inflammation chronique, donc des poumons encombrés de mucus, avec toux et intolérance à l’effort, et tendance aux spasmes bronchiques qui mènent à des symptômes de type asthme.

L’appareil digestif

On trouve là tous les signes de maldigestion, avec diarrhée chronique, coliques (douleur abdominale) sourdes, méforme, fatigue, baisse d’appétit, baisse d’état.

Les yeux

Auxquels on peut ajouter les yeux (larmoiements) et les réactions générales de type choc anaphylactique (réaction généralisée avec troubles circulatoires aigus et risque de mort par défaillance cardiaque).

Il faut noter que la voie d’entrée de l’allergènes ne présume pas obligatoirement des symptômes :

  • Un allergène alimentaire peut donner des symptômes digestifs
  • Un allergène alimentaire peut donner des symptômes cutanés
  • Un allergène respiratoire peut donner des symptômes respiratoires
  • Un allergène respiratoire peut donner des symptômes oculaires
  • Un allergène inoculé peut donner des symptômes cutanés (cas de la DERE par exemple)
  • Et ainsi de suite ….

Diagnostic

Il est difficile lorsque les symptômes sont peu spécifiques, comme les signes respiratoires ou digestifs, et souvent on n’y pense que lorsque les autres pistes ont été écartées.

Il est plus facile dans les cas d’urticaire, ou de choc anaphylactique (dans ce dernier cas malheureusement le diagnostic est souvent fait post-mortem).

Le diagnostic est avant tout clinique, et peut se servir de test d’éviction-réintroduction dans le cas d’allergie alimentaire.

Le diagnostic peut s’aider de tests cutanés ou de dosages sanguins, mais qui aboutissent à de nombreux faux-positifs et faux-négatifs, dont la fiabilité laisse à désirer.

Traitement, prise en charge

La première mesure est l’éviction, c’est-à-dire supprimer le ou les allergènes incriminés dans l’environnement du cheval.

  • C’est facile lorsqu’on est face à une allergie alimentaire incriminant un petit nombre d’aliments.
  • C’est impossible lorsqu’il s’agit de pollens, sauf à diminuer l’exposition en « dépoussiérant » au maximum le foin (la poussière du foin contient de nombreux grains de pollens).

Il existe des protocoles de désensibilisation qui peuvent améliorer le cheval, mais, comme en humaine, ils ne sont efficaces que si le nombres d’allergènes incriminé est faible, impossible de désensibiliser à plus de 10 allergènes, ce qui est souvent le cas pour les pollens.

Si l’on ne peut éliminer le ou les allergènes déclencheurs, reste à traiter les conséquences, ce qui aboutit le plus souvent à des traitements anti-inflammatoires de type cortisone, en essayant au maximum d’anticiper et de réagir dès les premiers signes afin d’éviter d’utiliser des doses importantes.

Produits de soins pouvant être utiles

  • Tous les répulsifs anti-insectes seront utiles, en particulier contre l’apparition d’une dermatite estivale (DERE).
  • Les probiotiques peuvent aider la flore digestive en cas de symptôme de maldigestion
  • Les compléments de confort respiratoire peuvent également aider votre cheval