Il est bien connu que nos chats, réputés pour être difficiles, n’apprécient guère de changer de nourriture. Une fois qu’ils sont habitués à une référence d’aliments de qualité, qui couvrent l’ensemble de leurs besoins et qui respectent leur propre métabolisme, il est souhaitable d’éviter tout changement.

Malgré tout, il existe des moments dans leur vie, où un changement de nourriture est indispensable que ce soient pour des raisons physiologiques ou médicales. Pourquoi faire une transition alimentaire et comment s’y prendre pour qu’elle soit réussie en évitant de trop perturber nos félins ? Nous répondons à vos questions.

QU’EST-CE QUE LA TRANSITION ALIMENTAIRE ET POURQUOI CHANGER D’ALIMENT ?

La transition alimentaire : Définition

La transition alimentaire consiste à remplacer par un nouvel aliment celui qui était proposé habituellement, de façon progressive, en douceur et sur une durée optimale. Il s’agit donc d’un passage progressif d’une ration alimentaire vers une autre, différente.

Pourquoi changer de nourriture ?

Durant la vie de notre chat, on peut être amené à lui changer de nourriture pour des raisons physiologiques ou médicales.

Physiologiques

Les besoins nutritionnels de nos chats peuvent varier selon :

  • Leur âge : L’alimentation du chaton devra couvrir l’ensemble de ses besoins de croissance (apports plus importants en calcium et vitamines). L’alimentation de nos chats séniors devra respecter la diminution de leurs besoins énergétiques et « économiser » l’activité d’organes essentiels comme les reins, le foie…
  • Leur statut physiologique : La stérilisation de nos chats mâles ou femelles peut conduire à une prise de poids néfaste pour leur santé. Il est alors recommandé de changer de nourriture et de leurs proposer une alimentation dite « neutered », « light » ou « stérilised », moins énergétique, pour prévenir tout risque de surpoids ou d’obésité.

L’alimentation d’une chatte gestante ou allaitante devra tenir compte de la hausse de ses besoins nutritionnels, en particulier en énergie et minéraux (le calcium en particulier).

  • Leur mode de vie : Nos chats d’intérieur sont généralement plus sédentaires et se dépensent moins que ceux qui vivent à l’extérieur. Il faudra, dans ce cas aussi, prévoir une alimentation moins énergétique afin d’éviter surpoids ou obésité.

Médicales

Un grand nombre de maladies qui peuvent affecter la santé de nos chats durant leur vie, nécessite un changement de régime alimentaire, élément incontournable et indispensable à leur guérison, en complément d’un traitement médicamenteux. Lors d’insuffisance rénale, de diabète, de calculs urinaires, d’arthrose, d’insuffisance hépatique ou cardiaque…, votre vétérinaire pourra prescrire à votre chat une alimentation spécifiquement composée pour l’accompagner dans la gestion de sa pathologie.

POURQUOI EST-IL CONSEILLE DE FAIRE UNE TRANSITION ALIMENTAIRE CHEZ UN CHAT ? 

Le microbiote intestinal

Nos chats hébergent dans leurs intestins une flore digestive appelée microbiote intestinal. Les milliards de bactéries (les bonnes !) et de levures qui composent cette flore assurent le bon fonctionnement du tube digestif et par conséquent une bonne digestion. Cet écosystème est complexe et s’adapte à la digestion de tous les nutriments présents dans une ration alimentaire grâce à la sécrétion d’enzymes spécifiques et adéquates. Le système digestif du chat est plus fragile que le nôtre plus adapté aux changements de nourriture. Il faut donc en prendre soin et le ménager !

Quels sont les risques de ne pas faire une transition alimentaire ?

La néophobie du chat et les risques de lipidose hépatique.

Par définition, la néophobie se définit comme le refus et le rejet d’un nouvel aliment. Ce comportement, particulièrement fréquent chez les félins, est une composante de leur stratégie de sélection alimentaire. En effet, il arrive très souvent qu’un chat, habitué à un type précis de nourriture, refuse de consommer une nouvelle référence de croquettes ou de pâtées, surtout si ce changement s’opère de façon brutale. Il leur faut du temps pour s’habituer aux nouveaux goûts et aux nouveaux arômes donc aux nouvelles odeurs dégagées par la nouvelle ration. Le passage à un nouvel aliment peut donc être une source de stress pour le chat.

Si le chat persiste dans son refus de manger la nouvelle nourriture pendant plus de 24 heures, il peut se laisser dépérir, phénomène beaucoup plus rare chez le chien. Au bout de quelques jours sans manger, un chat en bonne santé peut développer une maladie grave : la lipidose hépatique, ou stéatose hépatique, maladie principalement observée chez les chats, sans critère de race, qui se caractérise par un excès de graisse (triglycérides) au niveau du foie et survient généralement chez des chats qui ont arrêté de s’alimenter (anorexie).

La source d’énergie nécessaire au métabolisme physiologique du chat n’étant plus assurée par l’alimentation, il commence à utiliser ses graisses corporelles en remplacement. Le foie, qui gère les lipides libérés, devient alors gorgé de gras, arrête de fonctionner normalement, et laisse les déchets métaboliques s’accumuler dans le sang (et provoquer dans les cas les plus graves une atteinte neurologique). Des pigments de bilirubine s’accumulent dans le sang et sont à l’origine d’ictère (jaunisse). Le propriétaire d’un chat qui s’arrête brutalement de manger doit être vigilant car les symptômes de stéatose hépatique apparaissent tardivement, lorsque plus de 50% des cellules hépatiques sont détruites.

Des troubles dans la digestion

Lors de changement alimentaire brusque, la flore intestinale n’a pas le temps de s’adapter au nouveau régime alimentaire, la nourriture n’est plus parfaitement assimilée. On peut alors assister à des troubles digestifs variés, qu’ils s’agissent de vomissements, d’apparition de selles molles voire de diarrhées.

Nb : Des changements brusques dans l’alimentation d’un chat peuvent provoquer des intolérances alimentaires parfois chroniques, la paroi intestinale n’étant plus apte à digérer certains nutriments, en particulier les protéines d’origine animale.

COMMENT REALISER UNE BONNE TRANSITION ALIMENTAIRE CHEZ LE CHAT ?

La transition alimentaire doit s’opérer sur une bonne dizaine de jours en moyenne chez le chat.

Le but est d’incorporer progressivement une portion croissante de la nouvelle alimentation dans sa gamelle, tout en diminuant la part de l’ancienne.

  • Pendant les 3 ou 4 premiers jours : Mélanger ¾ de l’ancienne formulation à ¼ de la nouvelle ;
  • Les 3 jours suivants : la moitié de l’ancien aliment à la moitié du nouveau ;
  • Et, pendant les 3-4 derniers jours, ajouter 3/4 de la nouvelle référence à ¼ de l’ancienne.

Cette méthode (dont chacune des étapes peut être prolongée d’un ou 2 jours en fonction de la sensibilité de chaque individu) permet au chat de s’habituer au changement de texture, d’arômes et de goût et ainsi de l’accepter plus facilement.

NB1 : Si votre chat ne réagit pas parfaitement à un mélange de transition alimentaire (75/25, 50/50 ou 25/75), et que vous observez des selles molles ou d’autres symptômes, il est nécessaire de rester sur le mélange actuel et de ne pas passer à l’étape suivante. Ou même de revenir à l’étape précédente (voire dans des cas rares à l’ancienne alimentation) si votre chat semble trop impacté par ce changement.

NB2 : Chez des chats particulièrement réfractaires à tout changement alimentaire, vous pouvez éventuellement placer dans sa gueule un petit morceau du nouvel aliment humide (pâtées) pour qu’il puisse le goûter ou lui en étaler un peu sur ses pattes avant afin qu’il se lèche et donc se familiarise avec ce nouvel aliment. Vous pouvez essayer de faire de même avec des croquettes en les mixant et en les réhydratant avec un peu d’eau tiède.

L’UTILISATION DE PROBIOTIQUES LORS DE TRANSITION ALIMENTAIRE CHEZ LE CHAT

Les probiotiques sont des produits qui contiennent des micro-organismes vivants, les bactéries et les levures en particulier. Leur utilisation lors d’une transition alimentaire chez le chat, favorise l’équilibre et l’adaptation du microbiote intestinal, évite le développement de micro-organismes néfastes pour l’organisme et la digestion et renforce le système immunitaire.

Vous pourrez retrouver sur notre site de nombreuses références de probiotiques spécifiquement adaptés à nos chats. Vous en retrouverez toutes les caractéristiques (indication, composition, mode d’emploi) en cliquant sur les liens suivants :

Sous forme de poudre à disperser sur l’alimentation : FORTILORA PROPLAN CHAT 

Sous forme de comprimés : ENTEROMICRO COMPLEX 

Sous forme de gélules : VETEXPERT BIOPROTECT ou WAMINE FLORE EQUILIBRE INITIAL 

Ces probiotiques peuvent être proposés pendant une dizaine de jours, en cures, ou sur de plus longues périodes en fonction des besoins de votre chat ou des recommandations de votre vétérinaire. Leur posologie peut être doublée lors de troubles digestifs plus importants.

Pour conclure, un changement d’alimentation chez un chat demande préparation, adaptation et patience. Une bonne transition alimentaire, progressive, permettra à votre chat de s’adapter à sa nouvelle ration en lui évitant tout stress et complications digestives.

 

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