L’anomalie de l’œil du colley (AOC) est une maladie de l’œil de moins en moins fréquente chez le colley mais qui doit toutefois être connue pour être dépistée et en arrêter la transmission. Comment se traduit l’anomalie de l’œil du colley ? Comment la reconnaitre et en faire le diagnostic chez votre chien ? L’anomalie de l’œil du colley se traite-t-elle ? Nous vous expliquons les éléments principaux de cette maladie.

Qu’est-ce que l’anomalie de l’œil du colley ?

L’Anomalie de l'Œil du Colley, appelée également hypoplasie choroïdienne ou anomalie congénitale du segment postérieur de l’œil ou encore syndrome de l’œil du colley, est une maladie qui se traduit par une atteinte de la vision due à un défaut de développement de certaines structures de l’œil. Les structures atteintes sont la sclère, la choroïde, la rétine et la papille optique. La maladie touche les deux yeux mais parfois avec des niveaux de défaut différents.

Quels sont les signes cliniques de la maladie de l’œil du colley ?

Il existe plusieurs stades de la maladie, avec des conséquences variables sur la vision allant d’une baisse de l’acuité visuelle jusqu’à la cécité. Il est possible d’observer un saignement dans la chambre antérieure de l’œil (hyphema), des hémorragies dans le segment postérieur, un colobome de la papille (ensemble d’anomalies liées à un génotype comportant en particulier des défauts au niveau du nerf optique), un décollement de la rétine, une microphtalmie.

Quatre stades ont été définis :

  • Le stade 1 : avec une hypoplasie (développement insuffisant) ou une dysplasie (malformation) de la choroïde (membrane de l’œil). Ce stade ne semble pas entrainer de troubles visuels et n’évolue pas avec l’âge.
  • Le stade 2 : avec une hypoplasie de la choroïde et un colobome du nerf optique. Le déficit visuel est alors variable et son importance est proportionnelle à la taille de la malformation. Il est fréquemment sans conséquences notables.
  • Le stade 3 : avec une hypoplasie de la choroïde, un colobome du nerf optique et un décollement de la rétine. Le déficit visuel est alors sévère.
  • Le stade 4 : avec une hypoplasie de la choroïde, un colobome du nerf optique, un décollement de la rétine, un hyphema et également des hémorragies du segment postérieur de l’œil. A ce stade le chien est généralement aveugle.

Quels sont les signes cliniques de la maladie de l’œil du colley ?

A quoi est due l’anomalie de l’œil du colley ?

Cette maladie de l’œil du colley est due à un défaut de développement des tissus constitutifs de certaines structures de l’œil à savoir des éléments mésodermiques (feuillet cellulaire embryonnaire), vasculaires et fibreux des parties postérieures de l’œil. Ce défaut apparait pendant le développement embryonnaire, notamment durant le premier mois de gestation

Le défaut de développement caractérisant l’AOC est porté par un gène situé sur le chromosome 37.

Dans cette maladie l’atteinte n’a aucun rapport avec la couleur de la robe ou la longueur du poil du chien atteint.

Bien que distinctes, l'anomalie de l'œil du colley et l'insuffisance rénale chez le chien partagent un lien : certaines races, comme le colley, ont une prédisposition génétique à des problèmes de santé hérités tels que ces affections oculaires et rénales.

Quel est le mode de transmission de l’anomalie de l’œil du colley ?

L’anomalie de l’œil du Colley est une maladie congénitale (présente à la naissance) qui se transmet de façon héréditaire selon un mode autosomique (par un chromosome n'intervient pas dans la détermination du sexe) et récessif (la maladie apparait seulement lorsque la maladie existe sur les deux chromosomes de la paire).  

Une étude française menée entre 1992 et 2004 et portant sur des Colley a montré une atteinte de 42,6% des adultes sans différence d’atteinte entre les mâles et les femelles. En France la maladie diminue petit à petit depuis quelques décennies.

Quels sont les chiens susceptibles d’être atteints par la maladie de l’œil du colley ?

Les chiens atteints le plus souvent par l’anomalie de l’œil du Colley sont en effet surtout les Colley mais aussi les Border collie, les Bergers australiens, les Bergers Américains nains, les Retrievers de Nouvelle Ecosse, les Boykin spaniel, les Hokkaido, les Whippet à poil long, les Lancashire Heelers et les Shetland. La prévalence de cette maladie varie en fonction de la race, du pays et surtout en fonction des examens pratiqués. En effet sa fréquence diminue si le dépistage est systématiquement pratiqué.

Comment diagnostiquer la maladie « anomalie de l’œil du Colley » chez votre chien ?

Le diagnostic de la maladie de l’œil du Colley est réalisé au cours d’un examen ophtalmologique.

Il est réalisé par un examen du fond de l’œil (on utilise un ophtalmoscope après avoir dilaté la pupille pour pouvoir l’examiner) associé souvent à une échographie de l’œil pour rechercher les signes de malformation et de lésion oculaire, et parfois couplé à une angiographie avec de la fluorescéine pour vérifier l’existence d’une atteinte de la choroïde et une atrophie progressive de la rétine.

Il existe également un test génétique que l’on peut pratiquer au moyen d’un prélèvement buccal (le frottis est réalisé avec un écouvillon).

Pour les chiens appartenant à une race à risque il est recommandé de le pratiquer très précocement c’est-à-dire dès l’âge de 8 semaines, voire entre 5 et 7 semaines car ensuite et encore plus chez l’adulte, la pigmentation de la choroïde peut masquer une hypoplasie discrète.

Comment diagnostiquer la maladie « anomalie de l’œil du Colley » chez votre chien ?

Pourquoi devez-vous faire dépister votre chien pour l’AOC si c’est un Colley s’il fait partie d’une race à risque ?

Un dépistage systématique va permettre d’identifier les chiens atteints et susceptibles de transmettre la maladie à sa descendance pour éviter que cela ne se produise. Cette pratique vise également à faire disparaître la maladie car seuls les individus porteurs des deux gènes seront malades et seuls les individus indemnes peuvent éviter de propager l’AOC. Les porteurs hétérozygotes peuvent néanmoins être croisés avec des chiens sains, dont le dépistage a été pratiqué et certifié par un vétérinaire.

Peut-on soigner l’anomalie de l’œil du Colley (AOC) ?

Malheureusement il n’existe pas de traitement pour l’AOC. Il est très important de faire des suivis réguliers chez un vétérinaire ophtalmologue, car notamment en stade 3 et 4 la cécité est quasi inévitable. Dans quelques cas concernant des décollements partiels de la rétine des rétinopexies (on réattache la rétine) au laser par exemple pour éviter un décollement total.

  • En stade 1 et 2, il n’y a peu ou pas de conséquence sur la vue du chien (on dit « Go Normal »).
  • En stade 3 et 4, la maladie est évolutive et le décollement rétinien peut se produire dès l’âge de 3 semaines, la reproduction des individus atteints est alors fortement déconseillée. L’atteinte est bilatérale (sur les deux yeux) mais pas forcément de façon identique, ce qui permet parfois au chien atteint de compenser le défaut d’un œil avec l’autre.

En stade 1 et 2, la bonne santé générale et oculaire de votre chien est à surveiller. Les aliments industriels contiennent notamment des nutriments favorisant la bonne santé oculaire.

Peut-on soigner l’anomalie de l’œil du Colley (AOC) ?

La maladie de l’œil du Colley régresse en France grâce à son dépistage, parlez-en à votre vétérinaire, si vous avez une race prédisposée. En outre de nombreux produits existent pour prendre soin de l’œil de votre compagnon…

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