Vos nombreuses questions sur l’hydratation nous amènent dans ce sujet à vous apporter des réponses, d’actualité en plein été lors duquel nos chevaux et poneys sont parfois amenés à lutter contre des chaleurs importantes.

Comment savoir si un cheval est déshydraté ?

L’examen le plus simple est la prise du pli de peau : vous pincez un pli de peau large d’environ 3 cm au niveau de l’encolure que vous tenez quelques instants de façon à bien le marquer. Lorsque vous lâchez la peau, elle doit revenir immédiatement à sa position initiale. Si le pli de peau persiste plus de 3 secondes c’est le signe que votre cheval est déshydraté.

Test du pli de peau

Un autre examen renseigne sur l’état d’hydratation lors d’une prise de sang, c’est la mesure de l’hématocrite, qui augmente lors de déshydratation, et entraine alors une augmentation des paramètres sanguins, on parle alors d’ « hémoconcentration ».

Un cheval déshydraté va montrer des symptômes de mauvaise santé, abattu, fatigué, parfois désorienté car la déshydratation peut être consécutive à un début de coup de chaleur avec atteinte neurologique des centres de régulation de la soif (voir article « Coup de Chaleur »).

Lors de coliques, la déshydratation parfois observée est due à des troubles circulatoires majeurs et à des pertes d’eau massives dans le tube digestif.

Toutes les grandes maladies peuvent s’accompagner de déshydratation et il sera d’une importance vitale d’y remédier.

Comment hydrater un cheval ?

D’abord en le faisant boire.

Normalement un cheval régule de lui-même son hydratation par l’abreuvement, sans oublier les apports d’eau dans ses aliments : l’herbe fraîche, par exemple, apporte 80 % d’eau, quand le foin n’en apporte que 20% ou moins.
On veillera alors à ce que l’eau soit toujours à disposition, fraîche mais pas glacée (risque de coliques), propre et renouvelée régulièrement.

Si le cheval est déshydraté, les mécanismes de réhydratation par l’abreuvement sont dépassés et il faut agir plus vite et plus efficacement par la mise en place d’une perfusion fixée à la veine jugulaire.


Poney sous perfusion

La mise en place d’une perfusion peut également être indiquée par les vétérinaires pour faciliter l’élimination de toxines ou de toxiques, quand il y a besoin de solliciter les fonctions d’élimination de l’organisme.

Quelle quantité d’eau boit un cheval par jour ?

Vous trouverez dans de très nombreuses publications sur le net la réponse : 40 litres d’eau par cheval par jour, c’est complètement faux, car la réalité de la consommation est beaucoup plus variable que cela.

En réalité, un cheval boit entre 15 et 70 litres par jour, et cette variation est due avant tout aux conditions météo, plus qu’aux conditions d’exercice.

Une étude menée sur 20 chevaux pendant un an montre les résultats suivants :

Vous pouvez observer en violet la moyenne des consommations en janvier-février, par exemple 20 litres pour le cheval N° 2, qui passe à 36 litres en été.

Combien de temps un cheval peut-il rester sans boire ?

C’est une très intéressante question pour laquelle vous ne trouverez pas de réponse précise.

En réalité, un cheval peut rester sans boire bien plus longtemps qu’on ne pourrait le croire, car il a un système de régulation interne par l’eau contenue dans son caecum, l’un des grands compartiments de son gros intestin.

En effet, si le cheval mange suffisamment de foin (au mieux à volonté, ou au minimum 8 kg par jour), il devient capable de faire une réserve d’eau dans son caecum et de pomper les quantités suffisantes pour se réhydrater, c’est un peu sa « bosse de chameau » à lui.

Lorsque les entraîneurs de chevaux de course sont confrontés aux problèmes d’EIPH, ou « exercice induisant une hémorragie pulmonaire » (chevaux qui saignent des poumons lors d’efforts sportifs), ils vont, pour éviter des hémorragies trop importantes, couper l’eau aux chevaux avant la course, afin de baisser un peu le volume de sang circulant. Les chevaux sont donc privés d’eau pendant plus de 12 heures sans montrer aucun signe de déshydratation ni de contre performance.

Pourquoi un cheval ne boit pas ?

Simplement parce qu’il n’a pas soif, car comme nous l’avons vu ci-dessus, il peut se passer de boire relativement longtemps.

Aussi, par exemple lors d’un transport, si la règlementation vous oblige à vous arrêter toutes les 4 heures pour proposer à boire et à manger, il sera rare que les chevaux boivent.

Il faut également savoir que les chevaux sont très sensibles au goût de l’eau, et très habitués au goût de leur eau aux écuries. Ainsi, il n’est pas rare de voir des entraîneurs amener avec eux sur le champ de course des bidons d’eau des écuries pour que les chevaux boivent mieux après la course.

Quelles peuvent être les conséquences d’une déshydratation ?

La déshydratation entraîne une souffrance cellulaire et une souffrance des organes qui sont alors mal irrigués.

C’est la perte des ions sodium, avec l’eau, qui est la cause majeure des troubles observés.

On peut noter des désordres à niveau neurologiques, des troubles circulatoires (avec fatigue du cœur), une atteinte du foie et des reins.

En conclusion, les phénomènes de déshydratation sont graves et peuvent avoir des conséquences lourdes pour l’organisme tout entier. Lorsque le pli de peau est persistant, votre vétérinaire sera le plus souvent amené à indiquer une réhydratation par perfusion, plus rapide et efficace que d’attendre que le cheval se réhydrate lui-même par son abreuvement.

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